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Le nécessaire retour à la pensée classique



Le nécessaire retour à la pensée classique
Le prix du baril est orienté à la baisse. Certains diront que cela est dû à la conjoncture et à la spéculation. La hausse sera de retour dans les jours prochains en raison d'une forte demande liée à l'hiver dans l'hémisphère Nord. Le baril gagnera encore quelques dollars et donnera l'illusion aux pays exportateurs que les choses rentrent dans l'ordre. Il n'en sera rien et ceux qui comptent sur la croissance des pays émergents sont de moins en moins nombreux.Les opposants au pétrole et gaz de schiste devraient être heureux de voir les cours du baril retrouver leurs niveaux d'avant 2012. Cette situation n'encourage pas le recours aux énergies renouvelables qui voient leurs coûts explosés face au pétrole et au charbon. La guerre de l'énergie a débuté il y a bien longtemps et continuera encore pour une longue période.L'énergie à faible coût ne fait cependant pas le bonheur de tout le monde. Au-delà des gaspillages possibles, en Algérie c'est la baisse des ressources qui inquiète. Le prix moyen du baril risque de s'établir à un niveau d'équilibre pour le Trésor et le budget. Aucune épargne publique ne semble possible pour cette année et pour les années à venir au regard des dépenses engagées pour le prochain plan quinquennal. La seule bonne nouvelle est la hausse du prix du dollar face à toutes les autres devises. Cette hausse augmente le pouvoir d'achat des importateurs algériens et devrait donc en réduire le coût pour les inputs nécessaires à notre économie. Il restera à savoir quel sera le comportement de la Banque d'Algérie en matière de changes dans un contexte de baisse de revenus.En Algérie, politique de change et exportations des hydrocarbures vont de paire. La dépense publique, par contre, est dépendante des deux. Il faudra qu'à un moment ou un autre, le gouvernement se décide à faire des arbitrages qui seront douloureux. Le principal ennemi du gouvernement reste le temps. La politique de redistribution à travers le logement gratuit et les subventions diverses ne saurait tenir dans une perspective de baisse de revenus. Il faut, dès maintenant, penser à ajuster les prix, la fiscalité ordinaire et le niveau de consommation.Le tout gratuit est impossible à maintenir y compris dans l'objectif de maintenir la paix sociale. La redistribution n'aura de sens que lorsque la disparité entre les revenus sera jugulée. Elle ne peut l'être qu'à travers une fiscalité qui prend aux riches pour donner aux pauvres. Elle ne peut être basée exclusivement sur une redistribution de la rente pétrolière.Il faut repenser le plan quinquennal à la lumière de la baisse tendancielle des revenus et de l'entrée en production d'hydrocarbures qu'à partir de 2022. Ce sera la meilleure manière de pouvoir ajuster prix et pouvoir d'achat. Mais encore, il faudra pouvoir l'expliquer à une opinion persuadée que le «tout gratuit» ne disparaîtra jamais.A. E.


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