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Le MSP Batna «otage» de ses créanciers et de l'environnement



Le MSP Batna «otage» de ses créanciers et de l'environnement
Rien ne va plus ces derniers temps au Mouloudia de Batna, club populaire né en 1962 sous le nom de «Mouloudia Club des Aurès» à la faveur de l'indépendance nationale. Le MSPB avait été un club relevé du championnat national des années 60 et 70. Ce fut un club où la technicité footballistique avec son esthétique primait sur d'autres considérations, un club où avaient évolué Hamma Mélakhsou, ancien pilier défensif des verts, Rachid Soualhi, un des anciens gardiens de but de l'EN, Rabah Saâdane, Hacène Maâchi, Blidi Chérif, les frères Zender...Evoluant à présent dans une division «inférieure» par rapport à son statut d'antan, le MSP Batna constitue dans la ville avec le CA Batna la preuve déroutante de la dérive du footbal batnéen, jadis un football très prisé par le public sportif. L'actuel président du Mouloudia, le revenant Aziz Mohammedi, s'est vu récemment contraint de se faire hospitaliser durant deux jours au CHU de Batna en raison d'une forte pression qu'il subit frontalement. Gérer ce club et préparer la nouvelle saison sportive, s'avère une mission impossible : les créanciers du club, en l'occurrence ses anciens dirigeants tels Messaoud Zidani, Fouad Maâla, Naâmoune Mohamed larbi dit Zedam, Abdelaziz Ferhat, Mohamed Benflis, Nordine Belloumi...veulent récupérer leur argent mis ces dernières années à la disposition du club. Le recours à la justice leur a valu une décision judiciaire en leur faveur. Selon la loi, «le débiteur est entre les mains de son créancier». Après le blocage du compte bancaire du club par ces créanciers, la situation est devenue trop tendue à Batna. Des graffitis sur les murs du stade Chaoui ne sont que de graves menaces proférées par des «voyous» à l'encontre de l'ex-président Messaoudi Zidani. Mardi, la nouvelle ayant circulé à travers Batna et répercutée sur les réseaux sociaux, a choqué les Batnéens : 2 bus, propriétés du MSPB, ont été incendiés, sans doute pour empêcher les créanciers de les «saisir» en exécution de jugements de justice en leur faveur. «C'est un acte criminel, une entrave grave à l'exécution de décisions de justice», estiment d'anciens cadres, joueurs et sympathisants du club. Certains pointent du doigt l'entourage de l'actuel comité des supporters du MSPB. Les services de sécurité finiront tôt ou tard de mettre la main sur les coupables, qualifiés de fauteurs de troubles en ces temps où tout peut déraper vers l'absurde. Une tentative de conciliation avait été tentée par le maire de Batna, Karim Maroc. Mais les créanciers ne lui ont pas facilité cette mission citoyenne de «bons offices». Quant à l'ex-wali El-Hocine Mazouz (actuel SG du ministère de l'Intérieur), c'était bien lui qui avait exigé un audit financier avec rétroactivité pour clarifier les comptes comptables du club. Un échéancier à l'amiable est-il possible ' Le constat de l'experte financière Me Nassima Benchor a déterminé avec exactitude le degré réel d'endettement ou restes à payer par le club : 1 milliard 800 millions de centimes. Malgré ses difficultés, le club n'est pas resté insensible à l'obligation morale et pratique d'éponger les dettes contractées antérieurement. Selon l'audit financière, il en ressort que le tableau d'amortissement des dettes du club, initialement chiffrées à plus de dix milliards de centimes, révèle une progressive compression des dettes ou amortissement de 2008 à 2011. Le MSPB aura ainsi remboursé plus de 8 milliards de centimes et qu'il ne lui resterait plus qu'à payer 1 milliard 800 millions de centimes. L'experte en question assure dans son rapport qu'aucune anomalie n'a été relevée sur les écritures comptables relevant de la gestion des anciens dirigeants, devenus créanciers après leurs départs. L'actuelle situation négative dans laquelle se débat le Mouloudia de Batna est essentiellement due aux insuffisances de ressources notamment la faiblesse des subventions étatiques sur le plan local. D'où des répercussions paralysantes sur la gestion administrative et financière et le plan sportif (résultats). Seul un échéancier de remboursement des restes à payer aux anciens dirigeants qui sera étalé sur 3 ou 5 saisons sportives avec suspension des effets exécutoires des décisions de justice ayant acquis autorité de la chose jugée ainsi que la levée du blocage du compte bancaire du club, pourrait constituer la solution idéale et à l'amiable par ces temps de vaches maigres. Cette voie est à même de faire rabaisser la tension et du coup écarter les menaces de ceux qui cherchent à nager dans les eaux troubles.


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