Le mouton commence déjà à faire parler de lui

Bien qu'une quinzaine de jours nous séparent encore de l'Aïd El-Adha, la fièvre des préparatifs et des achats de moutons destinés au sacrifice, a déjà saisi pas mal de Constantinois. Le rituel de la désignation des sites destinés à la vente des moutons n'a pas encore été communiquée par la mairie de Constantine, mais déjà, plusieurs chefs de famille n'ont pas attendu. Certains se sont dirigés vers les fermes voisines de la ville pour prospecter et rechercher la bête destinée au sacrifice. Ceux qui n'ont pas de voitures se sont rendus par bus ou par taxi aux marchés à bestiaux hebdomadaires des villes d'El-Khroub, Hamma Bouziane, Aïn Smara et ailleurs. Parmi les personnes rencontrées pour l'occasion, plusieurs nous précisent avoir déjà acheté le mouton, qu'ils ont confié au propriétaire de la ferme, après avoir versé des arrhes, ce dernier étant chargé, dans l'intervalle d'assurer la nourriture et les soins pour la bête commandée et qui sera récupérée quelques jours avant la fête. Et tout le monde s'accorde à dire «que le marché est cher cette année». On affirme qu'un petit mouton de moins d'un an atteint facilement 16 et 18.000 DA. Les prix vont jusqu'à 28.000 DA, pour une bête de 2 ans environ. Bien sûr, il existe des moutons qui atteignent ou dépassent les 30.000 DA. Ces prix ont provoqué une inquiétude certaine chez pas mal de chefs de famille qui hésitent encore à s'engager. D'aucuns indiquent «attendre plutôt les arrivages des maquignons venant du sud du pays ou des steppes, avec l'espoir que les prix ne soient pas élevés». Pour certains, les prix seront peut-être un peu plus abordables. Idée que ne semblent pas vouloir prendre en considération des pessimistes, qui disent craindre les achats de dernière minute. Et d'évoquer des mésaventures survenues l'année précédente où des citoyens ont payé le prix fort pour le mouton acheté la veille du sacrifice». Ainsi, dans l'attente des arrivages massifs dans les jours à venir, et dans l'espoir de recevoir les salaires suffisamment à temps, chacun y va de sa spéculation dans les prix. Ceci en n'omettant pas de lorgner du côté des prix de la viande ovine vendue au détail dans les boucheries de la ville. Déjà, une augmentation de 20 à 40 DA au kilo est enregistrée au niveau des boucheries qui depuis hier, affichent 580 DA le kilo de mouton, contre 540 et 560 DA la veille... Alors qu'«en sera-t-il dans une dizaine de jours?» dit-on.