Algérie

Le mois des diables



On connaissait le Ramadhan version algérienne : les bagarres de rues, les insultes, la viande d?âne de mouton, le vol à la sauvette et les mensonges éhontés. Ce mois particulier, qui révèle la profonde personnalité nationale et semble montrer que les Algériens ne sont pas aussi pieux que leur vote ou leurs indignations régulières sur les sujets touchant à la religion ne le laissent à penser, a encore pris du grade cette année. Dernier scandale, celui de l?huile, introuvable actuellement ailleurs que dans les moteurs de voiture. Renseignement pris, il s?avère que cette pénurie est totalement artificielle puisque ce produit est disponible en grande quantité chez les grossistes, importateurs et producteurs, aux prix habituels. Une fois de plus, les diables de petits commerçants et d?intermédiaires parasites ont fait dans la rétention de stocks pour organiser une pénurie à la veille de Ramadhan afin d?augmenter leurs marges en vendant l?huile plus cher que d?habitude. Bien sûr ces commerçants jeûneront pendant un mois et certains d?entre eux iront même à la mosquée se purifier. Dans tous les pays musulmans, c?est pendant le mois de Ramadhan que les produits alimentaires de base sont moins chers, les lois économiques faisant que l?importante demande induit une plus forte production qui conduit logiquement à une baisse des prix. En Algérie, pays anormalement anormal, c?est le contraire. Les prix flambent pendant ce mois, alors que c?est la période idéale pour les commerçants de vendre plus et moins cher. Faut-il tuer le Ramadhan ? Les ménages s?endettent, les commerçants volent, les citoyens s?énervent et les ministres mentent. Il est vrai que pour ces derniers, ils le font aussi le reste de l?année. Dernier mensonge daté du ftar, les logements AADL seront prêts en 2004. C?est exactement ce qu?ils disaient l?année dernière. Avant le Ramadhan.


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