Le ministre russe de l’Industrie et de l’Energie demain à Alger

Une visite qui fait trembler l’Europe La visite à Alger du ministre russe de l’Industrie et de l’Energie, prévue pour demain, aboutira-t-elle à un plus grand renforcement de la coopération gazière algéro-russe, en cette période de relations tendues entre la Russie et ses clients occidentaux et certains de ceux de l’anciennes URSS? Viktor Khristenko, dont c’est le premier déplacement dans notre pays, et qui sera accompagné du vice-président de Gazprom et de hauts responsables des groupes pétrolier et gazier Loukoïl et Rosneft, doit en tout cas signer avec son homologue Chakib Khelil, un protocole d’accord dans le domaine de l’énergie, et rencontrer le chef du gouvernement Abdelaziz Belkhadem et le ministre des Finances Mourad Medelci. Il faut dire que le rapprochement dans le domaine du gaz entre notre pays et la Russie, tous les deux d’importants producteurs et exportateurs vers l’Europe, a déjà suscité de vives inquiétudes parmi leurs clients européens, échaudés par la crise entre la Russie et l’Ukraine, l’an dernier, et, plus récemment, par celle entre la Russie et le Belarus. Surtout que la Sonatrach et la russe Gazprom sont, avec la Norvège, les principaux fournisseurs de gaz de l’Union Européenne, avec respectivement 160 et 60 milliards de m3 par an. On notera aussi dans ce contexte que Sonatrach est l’un des principaux fournisseurs de l’Espagne, de l’Italie, du Portugal et de la France, et ambitionne de devenir à moyen terme le deuxième fournisseur de l’UE, derrière Gazprom, avec lequel elle a signé, en août 2006, un protocole d’accord de coopération dans «l’exploration, l’extraction, le transport d’hydrocarbures, le développement d’infrastructures gazières, le traitement et la vente de gaz» en Russie, en Algérie et dans des pays tiers. Elle vient, enfin, de lancer une offensive sur le marché européen pour accéder au plus grand terminal gazier d’Europe, à Montoire (France) M. Hocine