Le ministre de l'Intérieur était sur place

La présence, hier, du ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales, Tayeb Belaïz, à Ghardaïa, dans une énième tentative d'éteindre le feu qui se propage dans la vallée du M'zab, n'a, pour le moment, pas contribué à apaiser les esprits. Et pour cause. Les affrontements intercommunautaires se sont, en effet, poursuivis durant une bonne partie de la nuit de mardi à mercredi et presque toute la journée d'hier, notamment dans les quartiers de Baba-Saâd et Beni Isguen. La violence des accrochages entre des jeunes des communautés mozabite et chaâmbie a atteint un pic dans la soirée de mardi où un jeune Mozabite de 22 ans a été poignardé à mort. Le retrait des troupes de la police a donc contribué à rouvrir des brèches dans le dispositif sécuritaire mis en place, facilitant la reprise des affrontements entre les jeunes des deux camps. Nous avons appris, à ce sujet, que les effectifs des policiers ont été réduits au tiers. Ce sont donc les gendarmes qui ont été appelés à la rescousse. Leur intervention a permis d'interpeller 16 personnes ayant participé aux échauffourées dans la région de Berriane. Par ailleurs, le Comité de coordination et de suivi de Berriane a lancé, dans une déclaration rendue publique hier, un énième appel aux "tenants du pouvoir s'ils existent", pour prendre en charge les préoccupations des citoyens de Ghardaïa de "manière sérieuse et dans le cadre des lois de la République". Il met également en garde contre "l'instrumentalisation des services de sécurité à des fins inavouées contre les citoyens innocents".H.S./A. H.-D.