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Le ministère de l'Intérieur tente de débloquer la situation



Plus d'une semaine après l'annonce officielle des résultats des élections locales, la quasi-totalité des collectivités locales reste sans assemblée. Et pour cause, les tractations entre les différentes listes semblent s'éterniser.Dans la plupart des assemblées locales, le jeu des alliances se poursuit. À de rares exceptions, les majorités peinent à se dégager. Dans certaines wilayas, le sort des APW est quasiment scellé, mais ce n'est visiblement pas le cas pour les APC. Le ministère de l'Intérieur a donc dû intervenir pour tenter de désamorcer la crise qui commence à poindre.
Ainsi, selon des sources concordantes, une circulaire a été envoyée par le ministère de l'Intérieur aux autorités locales pour rappeler que les candidats de chaque liste doivent être ceux qui ont obtenu le plus de voix lors du scrutin du 27 novembre dernier. Dans les états-majors des partis politiques, on tente de trouver la parade. Pour beaucoup, les alliances doivent se faire d'abord au niveau local, et non au niveau central.
C'est ce qu'a affirmé Abou El-Fadhl Baâdji, le secrétaire général du FLN, lors d'une conférence de presse animée, dimanche dernier, à Alger.
Il a indiqué avoir laissé le choix aux militants de contracter des alliances "en fonction des spécificités locales".
Une attitude adoptée également par le FFS. "Nous avons demandé à nos militants de discuter directement avec d'autres élus", a assuré Walid Zanabi, chargé de communication de ce parti, qui a ajouté que la direction du parti n'a donné qu'une seule consigne : se retirer de la course pour éviter des blocages éventuels.
Si certains partis politiques privilégient les alliances politiques, d'autres groupes d'élus et même des formations politiques agissent en fonction d'intérêts matériels. Le secrétaire général du FLN a dénoncé lui-même l'achat de sièges dans des assemblées élues. Une pratique confirmée par d'autres sources partisanes.
En effet, des élus n'hésitent pas à monnayer leur soutien à un groupe politique en contrepartie de sommes d'argent ou, parfois, de postes de travail, comme le confirme une source proche du Mouvement de la société pour la paix (MSP). En attendant de pouvoir constituer des assemblées élues, beaucoup mettent en cause la nouvelle loi électorale.
Le texte, pris par ordonnance présidentielle, ne reconnaît plus le système de "tête de liste" comme ce fut le cas lors des précédentes élections. Puis, seules les listes dépassant 35% des suffrages sont susceptibles de présider une assemblée. Or, ce plafond n'est que rarement dépassé. Dans certains cas, les blocages viennent de l'intérieur même des partis politiques ou des listes indépendantes, puisque plusieurs élus postulent pour prendre le même poste de responsabilité.
Une situation qui complique la situation de blocages provoqués par les résultats des élections locales. C'est le cas à Tizi Ouzou et à Béjaïa où le FFS a réussi à s'allier à deux listes indépendantes pour garder les rênes de l'Assemblée de wilaya. Mais la situation est plus compliquée dans les APC, y compris au sein du chef-lieu de wilaya où aucune majorité n'est encore dégagée.
C'est également le cas d'autres wilayas à l'instar de Jijel et de Mascara où les formations politiques et les listes indépendantes tentent vainement de s'allier pour désigner des présidents d'APC ou d'APW.
À Alger où la plupart des assemblées sont morcelées, seules quelques APC ont désormais des présidents, comme Oued Koriche ou Aïn Benian. Pour les autres communes et l'APW, l'horizon est plutôt flou.

ALI BOUKHLEF
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