Algérie - Revue de Presse

Le meurtre de Sonia Zaid (Roman policier) de Rahima Karim- Éditions Marsa, Alger, 2003



Le meurtre de Sonia Zaid (Roman policier) de  Rahima Karim- Éditions Marsa, Alger, 2003
Une femme troubleuse d’ordre
Il a suffit d’un roman, d’un seul pour casser toutes les fausses idées que nous nous étions faites à propos de ce genre littéraire, longtemps dévolu aux hommes.
Paru aux éditions Marsa, Le meurtre de Sonia Zaïd est une intrigue policière très bien ficelée, où le suspense est maintenu jusqu’à l’ultime paragraphe.
Tout en mêlant sa sensibilité féminine dans l’écriture et un esprit d’investigation digne des fins limiers, l’auteur est parvenue à pénétrer dans la cour des grands, sans effraction. Certes pour égaler le génie de certains auteurs, reconnus dans ce genre, tel que Yasmina Khadra, il va lui falloir encore faire ses preuves mais pour cela, nous n’avons aucune crainte à nous faire car l’essentiel est déjà là, en l’occurrence le talent.
L’histoire se passe donc au cœur d’Alger. Un meurtre est commis dans une cité et deux inspecteurs, Kacem et Sami Sherif sont chargés d’élucider ce crime.
La victime, Sonia Zaïd, est une jeune assistante sociale vivant seule depuis le décès de sa mère. La seule compagnie chaleureuse qu’elle avait c’était celle de Mme Salima, sa voisine, une bonne femme d’âge mûr qui sera tuée, elle aussi, quelques jours plus tard. Dès le départ, les soupçons se tournent vers Ali, le fils aîné de la famille Khan. Une famille influente qui a du mal à accepter les assertions des deux policiers. Malheureusement, les faits sont là et l’évidence ne peut être niée. Convoquant pour des interrogatoires chaque membre de la famille, à savoir Malek Khan, le père, Karima Khan, la mère, Lylia, la belle-fille et épouse du présumé meurtrier, Réda, l’autre fils, Samia, la fille, et Sarah, la cousine, les enquêteurs parviendront, de fil en aiguille et avec l’aide éclairée de Sarah, étudiante en droit et future avocate, à découvrir l’auteur de ce crime.
Intelligemment menée, l’enquête butera à plusieurs reprises sur des détails contradictoires. Finalement, le crime sera résolu et le meurtrier ne sera pas du tout celui auquel on s’attendait. Pourtant, la logique de l’auteur tient tout à fait la route.
En fait, c’est le crime passionnel qui se trouve être le nœud gordien de cette intrigue qui tient en haleine le lecteur du début jusqu’à la fin.
Lorsque l’on est amateur de roman policier, on ne peut que dire chapeau à son auteur mais surtout bonne continuation car on espère vraiment la lire encore, avec néanmoins un petit souhait, celui de faire un meilleur choix concernant les noms des personnages car, ici, la redondance de la lettre K dans chaque nom (la famille Khan, Malek, Karima, Karim Bakri, Kassidi, Kacem…), embrouille quelque peu.


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