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«Le message lu à Ghardaïa confirme la vacance du pouvoir»



«Le message lu à Ghardaïa confirme la vacance du pouvoir»
Ali Benflis maintient la pression. Quarante-huit heures après une première salve en direction de Abdelaziz Bouteflika et le cercle présidentiel, l'ancien chef du gouvernement lance un autre «assaut» sur les mêmes cibles. Cette fois, via le Pèle des forces du changement qu'il préside et qu'il a réuni hier dimanche, à l'effet de procéder «àl'examen du message lu à Ghardaïa (...) et attribué au premier responsable du pays».Kamel Amarni - Alger (Le Soir)A travers un communiqué qu'il a rendu public à l'issue de cette réunion, tenue au siège de son parti «en voie de constitution», sis à Ben Aknoun à Alger, Ali Benflis, que le message de Abdelaziz Bouteflika ciblait en particulier, sinon exclusivement, enfoncera encore le clou. Làoù il sait que cela fera le plus mal : en insistant sur «la vacance du pouvoir».Au nom de la coalition partisane qu'est le Pèle des forces du changement, il en remettra une couche et , comme dans son communiqué de vendredi dernier, il attaquera sanssommation : «Le message lu à Ghardaïa et attribué au premier responsable du pays confirme la vacance du pouvoir au sommet.» Rien de moins ! Mais ce n'est pas tout. «A ce sujet, le Pèle des forces du changement a constaté avec une extrême préoccupation que des forces occultes néfastes pour l'intérêt supérieur de la nation et pour l'existence même de l'Etat national ont tiré avantage de la vacance du pouvoir pour s'approprier des pouvoirs constitutionnels qui ne sont pas les leurs et pour prendre possession indument du centre de la décision nationale».Ce passage est, en soi, toute une stratégie de communication avec ce qu'il suggère comme situation au sommet de l'Etat. Pour Ali Benflis, le Président est hors du «coup». Il n'est plus en mesure de gouverner. C'est du reste son message phare, depuis la dernière campagne électorale pour les présidentielles du 17 avril 2014. Et dans ce bras de fer à distance entre les deux hommes, Benflis renverra la «politesse» à Bouteflika qui le traitait de «terroriste» durant cette même campagne et ce, à travers cet autre passage du communiqué : «A cet égard, y lit-on, le Pèle des forces du changement a rejeté (au cours de sa réunion, Ndlr) avec des sentiments d'extrême indignation, les intimidations, les accusations et les menaces que contient ce message irresponsable et tient pour responsables ses auteurs de tout glissement et dérapage pouvant résulter de ces menaces , de ces provocations et de ces charges.» Le cercle présidentiel est violemment interpellé dans ce même communiqué où on lit encore qu'«après avoir mis toutes les institutions constitutionnelles sous son emprise, qu'après avoir mis sous sa coupe de vastes pans du paysage politique national et après s'être entouré de puissants groupes d'intérêt, de pression et d'influence, le régime politique en place estime, à tort, qu'il lui est possible désormais de lancer ces assauts contre les bastions de l'alternative démocratique, en l'occurrence l'opposition et la presse nationale».Il estimera au passage que «l'opposition et la presse nationale sont désormais unies dans un même combat pour la survie de notre Etat national menacé, patrimoine de l'ensemble du peuple algérien».L'ancien chef du gouvernement achèvera sa salve du jour avec la question du gaz de schiste avec ce qu'il qualifie de «flagrante contradiction en ce que le message (de Bouteflika, Ndlr ) réaffirme l'entêtement et la poursuite de l'exploration tout en décrétant la santé du citoyen ligne rouge à ne pas dépasser».Jamais, en tout cas, un message de Bouteflika n'a suscité des réactions aussi vigoureuses de la part de l'opposition, que celui lu par Benamar Zerhouni à Ghardaïa , jeudi dernier.




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