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Le mauvais temps perturbera-t-il le vote ' Elections locales aujourd'hui



Le mauvais temps perturbera-t-il le vote '                                    Elections locales aujourd'hui
Jour J. Sept mois après les législatives, les Algériens sont appelés à nouveau à se rendre aux urnes pour élire leurs représentants au niveau des Assemblées locales (APC et APW).
Les 52 partis politiques ainsi que les candidats indépendants engagés dans cette nouvelle course électorale seront suspendus au verdict des électeurs. Quelle sera la réponse de ces derniers ' Répondront-ils à l'appel '
Comme pour les législatives du 10 mai dernier, le taux de participation est le principal enjeu du scrutin d'aujourd'hui, même si le rendez-vous de ce 29 novembre est censé être celui d'élections de «proximité». Après 25 jours de campagne électorale qualifiée de «timide» par les observateurs de la scène nationale, le pouvoir et la classe politique craignent un fort taux d'abstention qui fragilisera davantage les futurs élus locaux et les assemblées qu'ils dirigeront durant les cinq prochaines années.
Cette crainte est justifiée par plusieurs facteurs. Il y a d'abord l'effet des dernières législatives, dont les résultats n'ont pas été à la hauteur des attentes des citoyens et des acteurs politiques.
Présentés comme un rendez-vous qui mettra «l'Algérie sur les rails de la véritable démocratie», le scrutin du mois de mai dernier a finalement maintenu le statu quo politique. Le score obtenu par le Front de libération nationale (FLN), qui a réussi à contrôler l'Assemblée populaire nationale (APN) avec son allié le Rassemblement national démocratique (RND), a accentué le sentiment de doute chez les électeurs quant à l'utilité des élections et à la possibilité d'un changement par les urnes. Ce sentiment est partagé même par la majorité des partis qui prennent part à ces élections locales. En effet, hormis le FLN et le RND, les principaux partis ont dénoncé, rappelons-le, «une manipulation des élections».
Cela a faussé tous les calculs et diminué de l'enjeu de ce nouveau scrutin. Du coup, les candidats aux assemblées locales ont eu beaucoup de mal à convaincre les citoyens de l'importance de l'acte de vote. Tant et si bien que plusieurs acteurs politiques se sont retrouvés dans la posture curieuse d'appeler les citoyens à voter tout en annonçant que le pouvoir ne dérogera pas à ses pratiques de fraude.
Le second facteur concerne les prérogatives des élus locaux et leurs capacités à changer le quotidien de leurs concitoyens. Les nouveaux codes communal et de wilaya, défendus par le ministère de l'Intérieur, ont renforcé, de l'avis de tous les acteurs politiques, les pouvoirs de l'administration au détriment du maire et des élus locaux.
Ces derniers se retrouvent plus que jamais désarmés face à une multitude de difficultés relatives à la gestion des affaires de la cité. De ce fait, ils ne trouvent plus les arguments nécessaires pour convaincre les électeurs à voter pour eux.
Multiplication des sigles et folklorisation de la vie politique
Le fait nouveau de cette élection est la participation, pour la première fois depuis le dégel des agréments des partis, d'une multitude de nouvelles organisations politiques (une trentaine de nouveaux partis), dont la majorité ne peut se prévaloir d'un quelconque ancrage dans la société. Lancés par des inconnus ou par des responsables d'organisations satellites du pouvoir, ces partis, comme constaté tout au long de la campagne électorale, manquent cruellement de consistance politique.
Véhiculant un discours vide de propositions, ces formations, dont certaines ont été légalisées seulement en septembre dernier, ont tiré vers le bas le niveau de la campagne. L'effet en est une folklorisation de la vie politique nationale au moment où ce «sang frais» injecté sur la scène devait théoriquement impulser une nouvelle dynamique de mobilisation.
En somme, le rendez-vous de ce 29 novembre se résume à une sorte de formalité institutionnelle à l'issue de laquelle les administrés se retrouveront face à leurs difficultés de toujours.
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