Le marché poursuit sa dégringolade

Après un recul des importations de plus de 50% constaté en janvier 2014 et un salon de l'automobile «morose» en termes de ventes, le marché du véhicule neuf en Algérie vient de reculer encore une fois pour ce premier trimestre 2014.Nous l'annoncions déjà dans nos précédentes éditions, mais cette fois-ci le recul est important : près de 30% en termes de volume, soit 35 000 véhicules en moins que lors de la même période en 2013 (85 000 ventes en 2014 contre 120 000 en 2013). En dépit des offres plus qu'alléchantes proposées par les nombreux concessionnaires pour attirer davantage de clients, la tendance baissière du marché s'est davantage précisée au cours de ces trois premiers mois de l'année en cours. Nul besoin de revenir sur les raisons du moment que les familles algériennes préfèrent investir beaucoup plus dans le logement que dans le véhicule.La multiplication des programmes immobiliers à destination des clients algériens (AAdl, LPP, etc.), a fait que ces dernières préfèrent patienter le temps d'être convoquées par le promoteur immobilier et verser ainsi la première tranche. «Nous avons décidé de ne pas acheter un véhicule pour le moment, pour la simple raison qu'il y a des priorités dans la vie. Et les miennes se résument pour le moment à acquérir mon propre logement. Je ne peux plus subvenir à mes besoins avec un loyer mensuel de 30 000 DA, sans parler des charges et des frais de scolarité des enfants», nous dira ce père de famille.D'autres facteurs, comme la multiplication des embouteillages dans plusieurs quartiers des grandes villes, le manque de lieux de stationnement où les frais liés au véhicule ont poussé certains à recourir aux moyens de transport en commun modernes comme le métro ou le tramway (pour ceux qui habitent dans les axes de ces deux moyens de transport). «J'ai pris la décision de vendre mon véhicule et d'opter pour le métro pour la simple raison qu'il est utile, rapide et ponctuel. Je n'ai pas besoin de la voiture pour aller au boulot. J'essaie d'éviter le stress des embouteillages qui me font perdre beaucoup de temps.Pour mes déplacements vers d'autres villes ou chez mes beaux-parents, je préfère louer un véhicule pour deux ou trois jours et gagner en temps et en argent», soutient un autre père de famille. Pour revenir au résultat du premier trimestre 2014, c'est la marque Renault qui revient sur la première marche du podium avec un volume de ventes de 13 884 unités en dépit d'un recul de 17% par rapport à 2013. Cette marque est talonnée par Hyundai qui revient sur la deuxième marche du podium avec 11 746 unités et une progression par rapport à 2013. L'autre marque française, Peugeot, qui a réussi à vendre 25 000 Peugeot 301 en 2013, dégringole à la 3e place avec un volume de ventes de 9393 unités. Toyota arrive à la 4e place avec 9066 unités, alors que la marque Dacia se classe au 5e rang avec 7860 ventes.Au chapitre des progressions, c'est la marque Kia qui évolue par rapport à la même période en 2013, ainsi que Nissan avec 5050 ventes et une 9e place. La déception vient toutefois d'Elsecom Suzuki qui dégringole à la 12e place avec un volume de ventes de 2943 ventes, loin, très loin des performances de 2012 et 2013.Au chapitre des meilleures ventes par modèle, c'est le retour de la Hyundai Accent qui s'est écoulée à 8201 unités pour ce premier trimestre 2014, suivie de l'indétrônable Toyota Hilux avec 4577 unités et la Dacia Logan avec 4179 ventes. La Peugeot 301, quant à elle, s'est vendue à? 2079 unités. Enfin, les concessionnaires automobiles doivent dorénavant redoubler d'ingéniosité et d'agressivité en termes d'offre, de marketing et de publicité, mais aussi dans la disponibilité de la pièce de rechange et l'amélioration du SAV afin d'attirer les potentiels clients. Apparemment, le marché est en train d'opérer un changement de cap et le marché ne sera réservé qu'à celui qui «possède le souffle» !