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Le marché de la Bastille pleure son lustre d'antan


Le marché de la Bastille pleure son lustre d'antan
Les années passent et le marché des Aurès, appelé aussi «La Bastille», continue de croupir sous un tas d'ordures, sans que personne daigne bouger le petit doigt.Situé au c'ur du centre-ville, en sandwich entre la rue Larbi Ben M'hidi et la rue Khmisti, c'est dans ce marché, style parisien, que l'on peut s'enquérir de la «température» de la ville. Fréquenté en effet par toutes les franges de la société, il règne dans cette artère piétonne, tout au long de la journée, une ambiance des plus animées, n'étaient hélas !, la voirie toute déglinguée et le manque affreux d'hygiène qui noircissent amplement le tableau.Malgré la saleté, le marché de la Bastille (débouchant sur la place du Maghreb), est à ce point prisé des Oranais qu'il assène une rude concurrence au marché de M'dina J'dida. On trouve de tout à la Bastille et pour l'anecdote, durant les années 1990, certains commerçants n'hésitaient pas à vendre des bouteilles de Ricard à la criée ! Dès 8h, cette longue artère s'anime et les légumiers, fruitiers et autres poissonniers écoulent leur stock de marchandises, qui se renouvellent dans leurs bacs à mesure que les heures s'égrènent, et que les gros camions de marchandises font leur apparition. Les ménagères habitant les alentours ainsi que les restaurateurs sont ceux qui aiment le plus y faire leurs achats.Des enfants déshérités, vivant de débrouillardise, y vont également et tentent de gagner quelque pécule en proposant de porter les sacs de patates du camion qui les ramène vers les bacs des revendeurs. Parfois, ils proposent aussi leur service aux vieilles grand-mères portant des couffins un tantinet lourds. C'est donc, quelque part, un peu l'âme d'Oran qui se trouve concentrée dans ce marché mythique, qui s'étale tout le long de l'artère des Aurès. Hélas !, quand on y fait un tour aujourd'hui, on ne peut être que désolé du laisser-aller ambiant qui règne en ce lieu : pour peu que tombent quelques hallebardes, la boue s'agglutine, et s'empare de facto des nombreux nids-de-poule parsemés ici et là. Il devient alors quasi-impossible de marcher sans se salir les godasses. Au soir venu, quand les commerçants plient bagage, les habitants d'immeubles alentours (dans un état de vétusté avancée) sont la proie d'odeurs nauséabondes.Les moustiques et les rats y règnent en maîtres. En un mot comme en cent : le marché de la Bastille nécessite une réhabilitation de fond en comble et de toute urgence. Tout est à refaire : aussi bien la voirie, l'assainissement, le ravalement des façades, etc. Face à cela, les autorités locales avaient décidé, en 2005, de faire déménager l'ensemble des commerçants qui occupent ce marché vers l'ancienne cave de l'ONCV, celle située à la place Hoche, à l'entrée du quartier Saint-Pierre.Ainsi, elles auraient loisir de réhabiliter cette artère intégralement et la transformer en une rue piétonne digne de ce nom, avec cafés et restaurants à l'appui. Mais depuis, de l'eau a coulé sous les ponts et rien de concret n'a été fait. Année après année, le marché de la Bastille se détériore davantage et personne, au niveau des autorités locales, ne bouge le petit doigt. Selon certains, si les autorités traînent la patte pour lancer cette opération, c'est que la majeure partie des commerçants de la Bastille «sont des émeutiers en puissance», et pour peu qu'on les oblige à déménager, c'est toute l'artère qui risque de s'embraser.Dernièrement, lors d'une réunion de l'exécutif, la question de la Bastille a été soulevée, mais en survol seulement. Aux dires de certains responsables, ce n'est nullement «par crainte des émeutiers» que l'opération ne s'est pas faite, mais c'est parce que la direction locale de l'ONCV n'a toujours pas donné son accord pour l'exploitation de son ancienne cave. Pourtant, d'autres responsables, au fait du dossier, affirment que l'ONCV a bel et bien donné son accord de principe. Autant dire que c'est un véritable cafouillage qui prévaut au niveau de ce dossier, et qui mérite vaille que vaille sa prise en charge immédiate. En attendant, c'est l'image d'Oran qui en pâtit.




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