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Le lourd coût économique du Printemps arabe 55 milliards de dollars de pertes dans les pays touchés par les troubles



Le lourd coût économique du Printemps arabe                                    55 milliards de dollars de pertes dans les pays touchés par les troubles
Les 9 premiers mois de l'année en cours ont été chaotiques et dramatiques pour les économies des pays arabes touchés par des troubles sociaux et des conflits armés. Au delà des répercussions politiques sur ces pays, «le Printemps arabe» a été chèrement payé sur le plan économique. Des estimations faites par le Fonds monétaire international (FMI) font état d'un coût estimé à 55,84 milliards de dollars, de janvier à septembre 2011. L'institution multilatérale explique que ces pertes représentent 20, 56 milliards
en pertes de production, et 35,28 milliards en pertes pour les finances publiques. Les économies arabes déjà fragilisées par une dépendance aux importations et un faible secteur productif, viennent de subir un autre coup qui risque de les mettre en récession, voire en crise aigue pendant un certain temps. Le FMI, dans son dernier rapport « Perspectives économiques trimestrielles régionales du FMI » a dressé un tableau peu reluisant de la situation économique dans ces pays, qui s'est dégradée sensiblement.
Les pays importateurs de pétrole s'enfoncent
Toutefois, certains pays ont tiré profit de cette situation, et particulièrement de l'arrêt des exportations pétrolières en Libye qui a provoqué une hausse des prix du pétrole. C'est ainsi que les pays pétroliers du Golfe épargnés d'ailleurs par la contestation, sont sortis indemnes de cette vague de contestation et ont même pu engranger des recettes pétrolières considérables. En revanche, les pays importateurs de pétrole se sont enfoncés davantage dans la crise. Selon le Fonds, la Tunisie qui a vu naitre cette vague de contestation, aura une croissance nulle en 2011 au moment où l'Egypte connaitra aussi une chute de sa croissance avec un PIB qui devrait progresser de 1,2% en 2011 contre 5,1% en 2010. En 2012, les choses pourraient aussi se maintenir en l'état actuel, étant donné que les répercussions de la crise sur la dette n'ont pas encore révélé tous leurs secrets. Le FMI estime dans ce sens que la reprise sera «plus faible que prévu».Quant au cas libyen, les prévisions du FMI sont encore pessimistes avec, au tableau, une contraction de 50 % du PIB réel. La Syrie qui sombre, elle aussi, dans la violence, devrait connaître une contraction de 2% de son économie. Pour le Yémen, le coup a été dur, puisqu 'il verra sa croissance en chute libre passant de 8 % en 2010 à 2,5% cette année. L'Oman qui a réussi à freiner les troubles en un temps assez court devrait, selon le FMI, enregistrer une croissance en légère hausse à 4,4%, contre 4,1% en 2010.
Les pays du Golfe engrangent les dividendes
L'autre facette de la pièce affiche des tendances positives, notamment pour les pays exportateurs de pétrole épargnés aussi par ces troubles. Et en raison de l'arrêt des exportations pétrolières libyennes, les pays du Golfe : Koweït, Arabie saoudite et Emirats arabes unis ont vu leur part d'exportations d'hydrocarbures augmenter pour compenser la part libyenne. Selon le FMI, l'économie du Koweït devrait croître de 5,7% contre 3,4% en 2010 alors que les Emirats arabes unis devraient enregistrer 3,3% de croissance légèrement en hausse. Pour l'économie saoudienne, la croissance connaitra une hausse d'un peu plus de 2 % passant à 6,5% en 2011. Le Qatar qui enregistre déjà une croissance à deux chiffres devrait maintenir le même niveau et atteindre 18,7% en 2011. Le FMI prévoit globalement un solde courant global des pays exportateurs de pétrole de 202 à 334 milliards de dollars (non compris la Libye), et celui des pays du CCG de 163 à 279 milliards de dollars. Outre ces données macroéconomiques, le FMI a également attiré l'attention sur la hausse des dépenses sociales entrainées par plusieurs facteurs internes, et l'instabilité économique qui règne en Europe (crise de la dette). Face à la montée des troubles sociaux, au ralentissement économique et à la hausse des cours des matières premières, les gouvernements de la région ont considérablement accru les subventions et transferts, indique-t-il. Ce qui engendre un coût élevé, dépassant 10 % du PIB en Egypte et 5 % du PIB dans la plupart des autres pays, ayant conduit à un creusement des déficits budgétaires des pays importateurs de pétrole. Et pour cela, fait remarquer le Fonds, « il ne sera pas facile de satisfaire les demandes croissantes de la population, d'autant que la plupart des pays ont déjà épuisé leurs ressources budgétaires et réserves de change». L'institution multilatérale recommande dans ce sillage quelques solutions qui se présentent aux pays concernés, notamment en faisant appel aux sources officielles de financement extérieur et budgétaire et en invitant les partenaires régionaux et internationaux à aider à formuler et à mettre en 'uvre des programmes de réformes, à la faveur d'une assistance technique, d'un allégement de dette et d'un meilleur accès aux marchés.
S. B.
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