Algérie - A la une

Le jeu pervers de certains médias


Le soulèvement citoyen contre le système en place n'a, finalement, pas libéré toute la parole. Certains ont choisi, bon gré mal gré, de rester en rade de cette inédite libération de l'expression du bâillonnement et de la censure qui les ont frappés des années durant. Même si les Algériennes et les Algériens ne sont plus soumis à la censure et à la sanction, certains médias n'arrivent toujours pas à se libérer et à assurer convenablement leur rôle de professionnels de l'information au service du citoyen.Les mauvaises habitudes ont, visiblement, la peau dure après des décennies au service exclusif d'Abdelaziz Bouteflika et de son système avec parfois, pour ne pas dire souvent, comme toile de fond des cabales contre ceux qui ont osé s'y opposer. Désinformation à la limite de l'intoxication et manipulation dont le but d'influencer est toujours le sport favori de certains médias. Ne pouvant passer totalement sous silence la mobilisation toujours grandissante et exigeante de la rue, ces médias tentent des diversions en pervertissant les revendications de la rue. Ils n'en font pas moins que sous l'ère de Bouteflika. Les comptes rendus des marches d'avant-hier en sont la preuve de ces tentatives de manipuler les revendications des millions de citoyens qui ont investi les rues des villes du pays.
Pour ces médias, le 14e vendredi de mobilisation n'avait pour objectif que de réclamer "un meilleur avenir", "une commission de préparation des élections", "accélérer les réformes"?, passant sous silence les slogans et les dénonciations exprimés par la rue, notamment le rejet de l'élection présidentielle prévue le 4 juillet prochain. Ces médias se mettent ainsi en porte-à-faux avec la révolution citoyenne en cours. C'est dire que la liberté de la presse reste encore prisonnière des résidus du système. Ces manquements professionnels ne sont pas l'apanage des seuls médias publics.
Des médias dits privés ne sont pas en reste. Certains se posent en témoins à charge, sinon en véritables justiciers, condamnant des personnes sans préjuger de leur innocence et avant même que la justice ne se prononce. Evidemment, leurs couvertures des marches populaires sont orientées. Ainsi, pour eux, les dernières marches hebdomadaires ne revendiquent que le départ de Bensalah et de Bedoui. Rien sur la réponse de la rue aux derniers discours du chef d'état-major de l'armée. Tous les slogans et toutes les pancartes dénonçant la position du vice-ministre de la Défense ont été zappés et occultés.

Mohamed Mouloudj


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