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Le Haut-Commissariat à l'amazighité dépourvu de prérogatives



Le Haut-Commissariat à l'amazighité dépourvu de prérogatives
Le HCA avait relevé le défi de former les premières classes de l'enseignement de Tamazight. Faute de prérogatives et à cause de plusieurs autres entraves, on constate amèrement que les «zones» de cet enseignement chèrement acquises se rétrécissent comme peau de chagrin.Créé en 1995, après l'année du boycott scolaire (grève du cartable), le Haut-Commissariat à l'amazighité (HCA) n'a toujours pas réussi à réaliser les aspirations de ceux qui ont été derrière sa création. Les élèves qui ont boudé les bancs des écoles durant un an, pour réclamer l'enseignement et l'officialisation de la langue amazighe constatent aujourd'hui et avec amertume que plusieurs embûches entravent l'enseignement de cette langue.Du levier espéré, le HCA est devenu une coquille vide réduite à organiser des colloques et autres manifestations encore tolérées. Les mêmes arguments sont présentés depuis 20 ans. Les enfants de ces mêmes élèves de 1995 ne peuvent accéder aujourd'hui à l'enseignement de leur langue maternelle dans plusieurs wilayas du pays, à l'instar de la capitale et autres grandes villes, où une forte demande sociale existe pourtant.Dépendant de la présidence de la République, le HCA fonctionne sans président depuis le décès, en 2004, de Mohand Idir Aït Amrane, le seul qui a présidé cette institution. Une tentative de déstructuration de cet organe a été d'ailleurs décriée à maintes reprises, reflétant le peu de volonté politique à doter cet organe de prérogatives réelles pour renforcer l'enseignement de cette langue et la développer dans les médias et autres aspects de la vie courante. La volonté politique manque aussi pour doter tamazight de statut de langue officielle.Que reste-t-il du HCA, cet organe officiel qui a structuré les premières vagues d'enseignants autodidactes de tamazight ' Le HCA avait relevé le défi de former les premières classes de l'enseignement de cette langue, faute de prérogatives et à cause de plusieurs autres entraves, on constate amèrement que les «zones» de cet enseignement chèrement acquises se rétrécissent comme peau de chagrin.L'enseignement de la langue amazighe est confiné en Kabylie, dans la vallée du M'zab et certaines localités du Chaouia. Au total ce sont 11 wilayas seulement qui comptent des classes d'apprentissage de cette langue, alors qu'elle était apprise dans 16 wilayas en 1995. Le nombre d'élèves est passé de 37 690 en 1995 à 234 690 ces dernières années.Officiellement, le HCA a été chargé lors de sa création d'«élaborer, en relation avec l'ensemble des secteurs concernés, les plans annuels et pluriannuels d'introduction de la langue amazighe dans le système de l'enseignement et les programmes de développement de la place de la langue amazighe dans le système de la communication».Le caractère facultatif maintenu depuis 20 ans est considéré comme le principal facteur entravant le développement de cet enseignement. Les déclarations officielles de la ministre de l'Education nationale, Mme Benghebrit, concernant sa volonté de voir tamazight généralisée et la création de quelques chaînes de radios locales en langue amazighe ainsi que l'annonce d'un site web APS en tamazight suffissent-elles, en l'absence d'une académie qui puisse trancher sur les questions techniques liées au développement de la langue et à la généralisation de son enseignement '


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