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La rentrée scolaire et la rentrée universitaire tardent à avoir lieu. Les dates de la reprise des cours dans les deux secteurs ont été fixées puis reportées, laissant en suspens le sort de milliers d'élèves et d'étudiants.Massiva Zehraoui - Alger (Le Soir) - C'est toujours le flou ! Nous nous acheminons vers la fin du mois de septembre, et la question de la rentrée des élèves et des étudiants n'est toujours pas tranchée. Après avoir fortement compromis la fin de l'année scolaire et universitaire, voilà que les contrecoups de la pandémie de Covid-19 restreignent le cours de la rentrée sociale. Inutile de souligner que cette situation sème la confusion. Les parents d'élèves sont dans le désarroi, les enseignants et les étudiants, quant à eux, commencent à s'impatienter. Ceci dit, dans une conjoncture marquée par la menace d'une nouvelle hausse des cas de contamination à tout moment, les parties concernées qui relèvent des deux secteurs émettent mille et une réserves quant à l'entame d'une nouvelle année, tant que les conditions appropriées ne sont pas réunies.
Abordant cet aspect, le vice-président et porte-parole du Conseil national des enseignants du supérieur (Cnes), Chadli Saâdoudi, estime qu'appeler dans l'immédiat les étudiants à rejoindre les campus universitaires serait une décision pour le moins « précipitée ». « Cela reste mon avis mais compte tenu de l'état où se trouvent les universités actuellement, on ne peut envisager cela », a-t-il souligné.
Le docteur Saâdoudi fait remarquer que l'année universitaire 2019-2020 n'est même pas encore achevée ; « et c'est dans l'angoisse que les étudiants en fin de cycle fignolent leurs mémoires et concours de fin de cursus». Pis encore, il révélera que « les enseignants contraints de se rendre dans les universités témoignent de l'état encore insalubre de ces structures », ajoutant qu'aucun protocole sanitaire n'a été appliqué sur ces lieux. Aussi, le vice-président du Cnes fait part de la difficulté que rencontrent les enseignants résidant hors capitale de rejoindre leurs postes, avec l'interruption des transports interwilayas qui dure. « Une situation plus que pénible », appuie-t-il. Chadli Saâdoudi termine en résumant qu'étant donné ces faits, « il est pour l'heure assez difficile de déterminer une date pour la rentrée ».
Le secteur de l'éducation n'est pas en reste. La même problématique est posée par les syndicats autonomes et autres partenaires sociaux, qui ne cachent pas leurs inquiétudes à l'idée de reprendre les cours et se jeter dans le bain. Manque d'infrastructures scolaires, surcharge des classes, autant de facteurs qui poussent ces derniers à alerter sur les risques que pourrait constituer une rentrée « hâtive ».
Evoquant une rentrée scolaire qui s'annonce des plus difficiles, le syndicaliste Nabil Ferguenis s'interroge : « Face à ce grand défi, la tutelle sera-t-elle au rendez-vous ' » Après une petite rétrospective sur l'état des lieux de l'école algérienne, il relève que « les établissements sont dans une situation alarmante en visitant quelques-uns, vous penserez qu'ils sont abandonnés ». Il fera également part du problème de la surcharge des classes qui, selon lui, représente l'un des freins pour « l'épanouissement de l'enfant ».
Nabil Ferguenis observe dans le même sillage « le nombre croissant d'élèves admis en classe supérieure sur la base de 9 de moyenne », un point qui risque d'envenimer la situation. La tutelle est ainsi attendue au tournant.
Abondant dans le sens de Ferguenis, Boualem Amoura, secrétaire général du Syndicat autonome des travailleurs de l'éducation et de la formation (Satef), a, lui, fait part de ses inquiétudes quant à l'application des mesures sanitaires dans les établissements. « Nous n'avons pas les moyens nécessaires pour appliquer à la lettre le protocole sanitaire », a-t-il insisté. Il dira qu'« en temps normal déjà, nos classes sont surchargées. Alors comment allons-nous faire pour faire respecter la distanciation », s'est-il inquiété.
Face à ces craintes exprimées de toute part, les responsables des secteurs de l'enseignement supérieur et de l'éducation nationale demeurent indécis. Les dates de la rentrée dépendront de « l'évolution de la pandémie », diront-ils.
Le Président Tebboune est lui-même monté au créneau ce dimanche, à l'occasion de sa rencontre avec la presse, pour affirmer que la date de la rentrée scolaire sera décidée, d'abord, par les scientifiques et qu'il n'était pas question de faire courir le moindre risque à nos enfants.
M. Z.





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