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Le gouvernement sous pression


Le gouvernement sous pression
Les tensions qui pèsent actuellement sur les marchés du pétrole menacent-elles la position financière extérieure de l'Algérie ainsi que les équilibres du budget de l'Etat 'L'excès d'optimisme dont a fait preuve le gouvernement jusqu'à aujourd'hui laisse peu à peu place à un soupçon d'inquiétude. Le ministre des Finances, Mohamed Djellab, qui s'est livré hier à l'exercice annuel relatif à la présentation de la loi de finances devant l'Assemblée populaire nationale, a fait part de craintes liées à un contexte économique international défavorable caractérisé par la décélération de la croissance économique et une demande en berne notamment au sein de la zone euro, sans oublier les incertitudes nées de l'appréciation des taux d'intérêt américains et par ricochet le billet vert, ainsi que les facteurs de risques géopolitiques.Le ministre évoque les pressions à la baisse qui pèsent sur les cours du pétrole et qui ne constituent pas «une sérieuse menace» sur la position financière externe de l'Algérie et qui devrait nous interpeller. Un risque pris en charge par l'Etat, selon le ministre, qui estime que le cadrage macroéconomique du budget de l'Etat pour 2015 est empreint de prudence. Si le ministre des Finances a tenu à mettre en avant la stabilité des grands agrégats financiers, comme le maintien des revenus pétroliers durant l'exercice 2013, des facteurs de tensions commencent à apparaître et à peser de tout leur poids.La tendance à la baisse du solde de la balance des paiements risque de se poursuivre. Si en 2013, la balance commerciale a enregistré un solde de 7,2 milliards de dollars, le compte courant et la balance des paiements n'ont enregistré que de très légers excédents.C'est ainsi qu'en septembre 2014, les revenus issus de l'exportation des hydrocarbures ont baissé de 1,2% par rapport à la même période de 2013, sous l'effet combiné du recul des volumes exportés et des prix du baril de pétrole. En contrepartie, les importations ont augmenté de 4,5 % alimentées par un appétit insatiable pour les produits alimentaires de base, dont les achats à l'international ont crû de plus de 17%.Baisse sensible des avoirs du FRRAu-delà de l'impact de la croissance négative (-6,6%) dans le secteur des hydrocarbures sur la croissance globale, c'est la solidité des équilibres budgétaires qui risque de susciter le débat. S'il est vrai que le ministre a tenté l'hémicycle à ce sujet en évoquant une baisse du déficit budgétaire, de la hausse des ressources de l'Etat, la hausse exponentielle des dépenses de l'Etat prévues dans le cadre de l'exercice, reflétant la première phase de l'exécution du programme quinquennal 2015-2019, peut inquiéter. Le fait est que l'annonce par le ministre d'une baisse sensible de l'épargne cumulée au niveau du Fonds de régulation des recettes (FRR), qui passera de 5563,5 milliards de dinars en 2013 à 5284,8 milliards de dinars en 2014 et à 4429,3 milliards de dinars en 2015.Le bas de laine est donc en train de fondre comme neige au soleil en raison des décaissements nécessaires pour la couverture du déficit budgétaire. Aussi, si la hausse des recouvrements ordinaires peut faire office de point positif, la baisse de 2,4% des recouvrements de la fiscalité pétrolière a de quoi alarmer, sans oublier le poids des subventions et des transferts sociaux directs et indirects ayant atteint, en 2013, 60,5 milliards de dollars soit 30% du PIB. Plus concrètement, le projet de budget pour l'exercice 2015 évoque une hausse de 11,1% des ressources budgétaires, les dépenses inscriront une augmentation de 15,7%.Les dépenses d'équipement croîtront de 32%, et ce, pour la prise en charge des programmes nouveaux ainsi que les restes à réaliser, les réévaluations et les dépenses non prévues dans le cadre des programmes en cours.Les dépenses de fonctionnement augmenteront de 5,5% sous l'effet de la hausse de la masse salariale dans la Fonction publique, les entreprises publiques administratives et les personnels de l'administration centrale. Les transferts sociaux, qui atteignent 20% du budget de l'Etat et 9% du PIB, pèseront de tout leur poids sur le budget. Aussi, le budget 2015 a prévu un montant de provisionnement global de 310 milliards de dinars pour faire face à l'impact financier de la révision du SNMG, la protection sociale des catégories vulnérables, ainsi que les possibles variations des cours du blé et du lait en poudre sur les marchés internationaux.




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