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Le gaullisme est mort parce qu'il était antisioniste



Le gaullisme est mort parce qu'il était antisioniste
Il y a actuellement en France, depuis surtout l'avènement de Nicolas Sarkozy ensuite celui de François Hollande, un état d'esprit au sein des institutions du pouvoir qui donne à penser que l'intérêt de la France semble passer au second degré par rapport à celui d'Israël. On a donc l'impression, et les observateurs experts remarquent, que tout ce qui touche à un quelconque souci développé autour de la stabilité de l'Etat hébreu, dans un discours ou une action, anodins soient-ils, est immédiatement pris telle une manifestation mettant en péril la sécurité du pouvoir en France si les responsables politiques de premier plan ne rentrent pas frontalement dans le camp de la défense d'Israël. Et ils considèrent, alors, selon des critères où l'abstraction est un euphémisme, qu'il faille aussitôt prendre des décisions -n'importe quelles décisions- pour dire et réitérer que l'Etat français est partie prenante, corps et âme, dans tout ce qui se rapporte à la crédibilité des actions israéliennes au Moyen-Orient, pour ce qui nous concerne ici. D'où vient cet amour fou, ou plutôt cette inféodation manifeste 'Le premier grand rapprochement franco-israélien date de 1956 à la veille des accords de Sèvres, préparant un complot contre le régime de la jeune révolution nassérienne et la récupération du canal de Suez, la France, la Grande-Bretagne et Israël. C'était la période du vacillement de la quatrième République, où la France était ébranlée par les révoltes successives, indochinoise et algérienne, par la fulgurante escalade de la gauche et par le revers historique à propos du canal de Suez. Dans l'opération «Les trois mousquetaires», du nombre des trois intrigants, pour rappel, l'Etat hébreu, déjà attaqué par des fédayins palestiniens depuis les arrières bases égyptiennes, est chargé d'attaquer le canal, alors nationalisé par Nasser. À la suite de quoi les deux puissances françaises et britanniques lanceront un «ultimatum» aux deux forces belligérantes pour libérer le Canal, sinon elles interviendraient sur les lieux. L'Union soviétique prend position en faveur de la révolution nassérienne, les USA accusent le coup et Paris et Londres reçoivent leur première veste depuis la fin de la guerre et la victoire sur les nazis.Convaincu que l'Egypte de Nasser était la base arrière du FLN, l'aidant en armement et en autres dispositifs de révolte et selon les résolutions dans le protocole de Sèvres où la France se devait de prêter tout son potentiel de savoir militaire à Israël, y compris dans la technologie et les matériels du génie nucléaire, la coopération entre le gouvernement de la gauche française et l'Etat hébreu était d'une commune volonté de détruire toute force attelée au combat anticolonialiste, prosoviétique par rapport aux deux bocs essentiels d'influence dans le monde, et de ce fait, Djamel Abdenasser devint, au même titre que les dirigeants de la révolution algérienne, l'ennemi numéro un de l'Europe occidentale, soi-disant soucieuse de défendre le monde libre.Mais le retour du général de Gaulle dans les affaires de la France, et l'avènement de la Cinquième République va bouleverser les liens entre la France et Israël. Qui voit d'un ?il gravissime le nouveau regard de Charles de Gaulle sur le monde arabe, dans les rapports duquel Israël ne va plus désormais avoir la partie belle, d'autant que le nouveau maître de l'Elysée a l'insoupçonnable «hérésie» de faire sortir son pays de l'Otan. De garantir l'indépendance de la France par rapport aux deux pôles qui veulent contrôler la planète, les USA et l'Urss. De Gaulle décide de concocter pour son pays une armée puissante, résultant de ses propres capacités et de réaliser la bombe atomique apte à riposter contre toutes velléités ? y compris celles des USA et de ses alliés dans le Pacte Atlantique. Et Israël n'en reviendra jamais de cette prise de position, surtout après le processus de décolonisation, conduisant l'opinion mondiale à fixer l'occupation des territoires arabes par les forces israéliennes. Mieux. Après la guerre des Six jours en 1967 remportée par Israël sur la coalition arabe, la résolution 242 approuvée par l'ONU qui condamne Israël et l'assigne, entre autres, à restituer les territoires occupés, est applaudie par le général.Dès lors, la vision gaullienne sur les nouvelles dispositions du monde est dans la ligne de mire des services du Mossad, de la CIA et du MI6. On en veut à sa tête et à sa politique qui fait barrière à l'idéologie sioniste, en France et dans le monde. La culture rock de Johnny Hallyday -combien hybride et veule- est glorifiée, autant que faire se peut, au détriment de celle de Claude François, hexagonal sur le bout des ongles, et, alors, la «révolution» de Mai-68 est inventée pour fausser au général l'algèbre et la géométrie de son combat patriotique : les populations, gagnées aux standards anglo-saxons, se désolidarisent de son action.Le gaullisme de George Pompidou, le «littéraire», est installé par les banques, dont la plupart sont contrôlées par les lobbies sionistes. Sous couvert de la promotion de la libre entreprise, de la défense des droits de l'Homme et des libertés individuelles et communautaires, le capitalisme de l'argent envahit les mentalités françaises et les entreprises françaises, alors, recherchent beaucoup plus les processus de dividendes que les politiques de l'emploi et de la protection sociale, d'où la profusion du chômage, engendrant la haine envers les populations laborieuses migrantes, dont la majorité est issue des anciennes colonies.Bref, jusqu'à la fin du règne des socialistes, à travers le règne de François Mitterrand, le gaullisme est quasiment absent dans les rapports d'influence dans la manière de gérer la France, à l'intérieur ou dans les relations internationales. François Mitterrand, en maître absolu, dans l'ultime virage de son règne, marche la main dans la main avec Israël dans tous les conflits qui concernent celui-ci. Il vole avec lui sur le ciel de Baghdad, en janvier 1991, dans la coalition occidentale, durant la première guerre du Golfe. Ce que refusera véhémentement son vainqueur de mai 1995, Jacques Chirac, en n'hésitant pas de dénoncer les attaques contre le même pays durant la seconde guerre du Golfe. Et puis, sans crier gare arrive un «gaulliste», qui ne va pas tarder à jouir de la trouvaille de fausser compagnie à la droite classique pour créer son parti, l'UMP, en l'occurrence, dans le but d'assassiner pour de bon le gaullisme. François Hollande trouve le terrain bien déblayé, occupé par les partisans du sionisme de tous bords. Il s'installe et prend sa place dans la mêlée.N. B.


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