Le Front national algérien (FNA) ne se retirera pas

Comme il l'avait promis, le président du Front national algérien (FNA) et candidat à l'élection présidentielle du 17 avril prochain, Moussa Touati, a annoncé, hier à son meeting dans la salle omnisports du complexe sportif Mustapha-Tchaker de Blida, sa position et celle de son parti vis-à-vis de l'élection : le FNA ne se retirera pas de la course.M. Touati a adopté cette position malgré sa conviction que les jeux sont faits et les dés pipés. «Nous savons que l'élection ne sera ni honnête ni transparente et qu'il y aura fraude, mais nous ne reculerons pas car nous avons choisi la confrontation pour faire face à un pouvoir rejeté par le peuple», dira le candidat qui explique qu'un parti d'opposition ne doit pas déserter la scène. Dans cette même logique, il se tournera vers les autres partis d'opposition et les boycotteurs auxquels il proposera deux actions à mener de concert : «Opter pour une désobéissance civile et déserter les rues et les bureaux de vote le jour du scrutin en restant chez soi de 8h à 20h, ou bien sortir et voter en masse pour dire non à ce pouvoir et le pousser à partir.» Le président du FNA a rappelé que, par ces actions, il aspire à «recouvrer la souveraineté du peuple et édifier un Etat de droit où la démocratie,la justice sociale et l'égalité des chances seront garanties», soulignant que «tôt ou tard la souveraineté reviendra au peuple». Précisons que M. Touati a affirmé, vendredi soir, sur le plateau de l'émission «Programmes et questions» de la Télévision algérienne, qu'il était certain que le taux de participation au scrutin n'excéderait pas les 15%. Evoquant la campagne électorale, le candidat a dénoncé encore une fois «l'utilisation de l'argent sale ayant permis à des candidats de remplir les salles et de payer leurs supporters». Quant à la période de transition après le 17 avril défendue par certains, M. Touati y est opposé car, pour lui, la question qui se posera sera celle du choix des personnes devant prendre en main cette transition, comme il est tout aussi opposé à toute idée d'amnistie générale.S'agissant de sa formation, M. Touati affirmera que le FNA est le «parti des démunis», qui accorde une «extrême importance» au capital humain. Aussi, appellera-t-il à «investir dans cet élément au lieu de se contenter des richesses enfouies dans le sol algérien [...]. Ces richesses ne sont pas pérennes, alors que la ressource humaine demeure renouvelable et perfectible d'où la nécessité d'investir dans l'homme». L'Algérie devrait tirer profit des expériences des pays dépourvus de richesses naturelles et ayant fondé leur économie sur la compétence et la ressource humaine, argue le candidat. Le programme de M. Touati propose, par ailleurs, la mise en place d'une charte nationale qui constituerait une «référence» pour la révision de la Constitution, la restructuration des institutions politiques, la définition de leurs pouvoirs et le développement du pays.L'élaboration de cette charte devra associer tous les Algériens, sans exclusion, car le texte devra consacrer la souveraineté du peuple et permettre aux citoyens d'exprimer librement leur choix, explique le candidat.R. N.