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Le FLN tourne une page



Le FLN tourne une page
du FLN à avoir démissionné de son posteAprès avoir fait face à des critiques acerbes de la part aussi bien de ses amis que de ses adversaires, M.Saâdani, avec la joie de celui qui a accompli sa mission, démissionne.L'issue de la réunion du comité central du FLN qui s'est tenue hier à Alger, était prévisible dès les premières heures de la matinée. Plusieurs cadres de l'ex-parti unique, qui n'avaient aucune dent contre Amar Saâdani et qui étaient même de mèche avec lui pour certains, n'arrêtaient pas d'évoquer sa démission. «Il va démissionner à l'issue de la rencontre, proposer comme intérimaire Djamel Ould Abbès qui sera, lui aussi, remplacé, après un mois, par Tayeb Louh», nous a indiqué un proche du secrétaire général du FLN en début de matinée. Sans surprise donc, vers 16h00, Amar Saâdani a annoncé sa démission, qu'il a voulu irrévocable. «Je vous présente ma démission et je vous prie de l'accepter», a-t-il déclaré à l'adresse des membres du CC après avoir demandé s'ils lui faisaient toujours confiance, chose qu'ils avaient souscrite unanimement en rythmant leur adhésion par un tonnerre d'applaudissements. Les folles rumeurs sur son retrait qui ont engrossé les couloirs aussi bien de l'hôtel El Aurassi où s'est tenu le rendez-vous que ceux des rédactions et des plateaux TV durant toute la journée ont été confirmées. «Mon absence de la scène politique ces derniers temps n'est pas fortuite. Elle est due à ma maladie. J'étais soumis à des soins. Aujourd'hui je vous annonce ma démission pour des raisons de santé et je vous prie de l'accepter. Les statuts et le règlement intérieur du parti accordent le droit au secrétaire général de démissionner. Veuillez donc accepter ma démission. Que vous soyez avec ou contre moi, accordez-moi cette démission», a-t-il ajouté avec insistance en précisant que son départ ne changerait rien à la situation du parti puisque, selon lui, ce qui compte le plus, ce n'est pas la personne qui pilote le FLN, mais le FLN lui-même et l'Algérie.A travers cette déclaration où il justifie son absence récente de la scène politique, et sa démission de son poste de patron du «plus grand parti politique du pays», Amar Saâdani a coupé l'herbe sous les pieds de nombreux analystes et commentateurs qui ont interprété son éclipse par autant de manières aussi exagérées les unes que les autres que celle-ci a pris des proportions politiques fort surdimensionnées. «Saâdani peut tomber malade et quand ceci arrive, ce n'est pas politique», semblait-il crier devant les médias.Par ailleurs, expéditif, Amar Saâdani a à peine obtenu l'acquiescement de la salle quant à son départ, tâche qui ne semblait absolument pas difficile pour lui, qu'il a proposé Djamel Ould Abbès comme secrétaire général, mais sans préciser s'il devait occuper le poste à titre intérimaire ou titulaire. Tout de suite après, il l'a invité au podium en lui accordant une belle accolade. Devant les membres du CC et les journalistes, Djamel Ould Abbès était presque à l'aise. Le scénario étant bien intériorisé, il suffisait de bien jouer et pour un vieux routier des «comédies du pouvoir», c'était tâche amusante. «Je remercie Amar Saâdani, mon ami, mon frère, de m'avoir proposé à ce poste. C'est un honneur de diriger le FLN, un parti qui compte près d'un million de militants, le plus grand parti d'Afrique et du Monde arabe», a-t-il déclaré avant de tordre le coup à l'actualité en évacuant les sujets de routine et la question des législatives de 2017, rendez-vous électoral pourtant fort important, pour parler de l'élection présidentielle de 2019. «C'est nous qui avons proposé la candidature de Abdelaziz Bouteflika en 1998, c'est nous aussi qui l'avons proposée en 2004, en 2009 et en 2014, et c'est nous qui allons la proposer en 2019», a-t-il martelé.En effectuant ce virage avec la manière qui est la sienne, c'est-à-dire en en faisant l'évènement principal du jour, de la semaine, voire du mois, le FLN a réussi à démontrer, encore une fois, qu'il est la plaque tournante de la vie politique algérienne et la vertèbre du système politique en place. Le départ de Saâdani est une petite tempête que les médias s'amuseront sans doute à redémarrer à chaque fois qu'elle s'essouffle durant les quelques semaines à venir, mais le FLN continuera sa marche en se fixant un nouvel agenda, une nouvelle perspective.Pour rappel, depuis son intronisation à la tête du parti, Amar Saâdani a fait face à plusieurs mouvements de redressent qui, tous, se sont éteints sans réussir à le perturber dans sa marche, encore moins à l'empêcher de mener sa politique de restructuration du parti, notamment à travers la création de nouvelles kasmas et mouhafadas, mais aussi à repositionner le parti comme en faveur de ce qu'il a appelé «l'Etat civil» et en accompagnant sans réserve et sans relâche Bouteflika dans le processus si rude de restructuration des Services de renseignement. Toutes ses positions et ses démarches, menées d'une façon tonitruante et défendues mordicus, lui ont valu des critiques acerbes, y compris de certains cadres du parti qui l'ont trouvé «brutal». Certains sont allés jusqu'à réclamer sa tête. Mais, fort du soutien du président Bouteflika, il a résisté. Maintenant que sa mission semble avoir pris fin, le FLN s'étant redéployé, les services de renseignement étant restructurés et «l'Etat civil» en marche, Saâdani dit mériter son repos de guerrier et c'est ce repos qu'il revendique en démissionnant de son poste de secrétaire général du FLN



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