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Le FLN existe-t-il toujours'



Le FLN existe-t-il toujours'
Quelle interprétation donner au silence «assourdissant» du FLN' Comment expliquer cette brusque extinction des feux dans un parti qui pendant dix ans nous a habitués à des esclandres entre redresseurs et redressés, et souvent même à des spectacles affligeants se réglant à coups de matraques et d'insultes de quartier. Jamais un feuilleton d'un parti politique n'a duré aussi longtemps. Depuis 2004, date de la première fissure au FLN quand une partie soutenait la candidature à la présidentielle de son secrétaire général de l'époque, Ali Benflis, et une autre qui réaffirmait sa fidélité à Abdelaziz Bouteflika qui venait de briguer un second mandat. Au fil des ans, le FLN a appris à vivre avec sa crise devenue chronique et se manifeste à chaque échéance électorale, à chaque rendez-vous organique. Les conflits s'empilent, s'accumulent et le parti n'arrive plus à avoir un cap. Un mouvement de redressement, puis un autre pour redresser les redresseurs, une division au sein des redresseurs et ainsi de suite... mais depuis quelques mois, c'est le black-out total. Le FLN de Amar Saâdani, s'est tu face aux graves événements de Ghardaïa, il n'a pas réagi au lâche attentat terroriste qui a coûté la vie aux 11 militaires de l'ANP, il est resté de marbre au dernier mouvement des walis, au dernier lifting subi par le gouvernement, il a ignoré les dernières décisions du Conseil des ministres et il n'a pas commenté les nominations au sein de l'institution militaire... ça fait déjà trop d'évènements sérieux pour que le parti majoritaire au sein du Parlement, au niveau local et au sein de l'Exécutif observe une pareille diète du verbe. Il est difficile en tout cas de lui trouver des circonstances atténuantes pour un aussi grave manquement en ces moments précis où l'Algérie chavire. Elle chavire sur le plan économique, le parti doit voler au secours d'un Exécutif dont il a revendiqué haut et fort la majorité, pour expliquer, rassurer et donner corps aux différentes décisions prises en Conseil du gouvernement. Elle chavire sur le plan social au vu des graves perturbations observées dernièrement dans la vallée du M'zab. Le FLN avait le devoir de descendre dans l'arène, activer ses réseaux pour stopper ce déchaînement de haine. Il ne l'a pas fait. L'Algérie est au bord d'une asphyxie financière induite par la chute des prix du baril. Le FLN est interpellé par cette situation. On ne l'a pas entendu sur ce sujet qui semble très loin de ses premières préoccupations. L'Algérie chavire sur le plan sécuritaire face aux menaces régionales induites par la situation à nos frontières, le FLN doit intervenir dans ce débat pour éclairer et mobiliser face «au danger externe», comme le soutiennent tous les décideurs. Le FLN ne se sentait pas du tout concerné par cette menace. L'Algérie chavire au plan politique parce que justement le parti majoritaire est totalement absent. Une absence dangereuse qui résume tout le malaise de la scène politique algérienne. On est en droit alors de nous poser la question: à quoi sert réellement le FLN' Au vu des événements et de la situation actuelle du pays, la réponse coule de source: le vieux parti ne sert à rien. Enfin presque, sinon de faire valoir pour justifier des scores brejnéviens dans des élections. Ainsi va ce parti unique... en son genre.





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