Algérie - Revue de Presse

Le FCE passe au crible les mesures économiques du gouvernement



Le FCE passe au crible les mesures économiques du gouvernement
Le Forum des chefs d’entreprise avait déjà critiqué l’ancienne loi sur le foncier industriel.Le Forum des chefs d’entreprise a réuni, hier, son conseil exécutif pour étudier les nouvelles mesures prises par le gouvernement concernant l’investissement et le foncier. Pour rappel, le Conseil des ministres a adopté dimanche dernier un projet d’ordonnance fixant les conditions et modalités de concession des terrains relevant du domaine privé de l’État destinés à la réalisation de projets d’investissements. Le texte instaure l’exclusivité du régime de la concession pour l’accès aux terrains relevant du domaine privé de l’État, à l’exception des terres agricoles, des terrains situés à l’intérieur des périmètres miniers ou ceux des périmètres de recherches et d’exploitation des hydrocarbures, de sites archéologiques ainsi que des terrains destinés à la promotion immobilière et foncière bénéficiant de l’aide de l’État. La nouvelle ordonnance prévoit la concession favorable à l’investissement, dont le minimum est de 33 ans renouvelable alors que la durée maximale est de 99 ans. Le Forum des chefs d’entreprise avait critiqué les dispositions de l’ordonnance n°06-11 du 30 août 2006, estimant qu’elles ne règlent pas le problème du foncier si elles doivent conduire, comme cela ressort de l’introduction du mode des enchères publiques, à la cession (ou à la concession) des assiettes foncières au prix le plus élevé. Le forum a proposé la réalisation de zones industrielles sur l’axe autoroutier Est-Ouest et les céder au dinar symbolique ou appliquer le régime de la concession pour une durée de 99 ans. En matière d’investissements directs étrangers (IDE), quand on fait le bilan, ce n’est pas la manufacture qui intéresse beaucoup les partenaires étrangers. On vient en Algérie pour l’immobilier, le tourisme, les services, la téléphonie… cela ne suffit pas. Certes il est toujours intéressant d’enregistrer ce flux net de rentrée de capitaux, mais cela aurait été mieux que ces investissements viennent réveiller, booster et améliorer l’appareil de production industriel, qui ne cesse de se dégrader. Non seulement les entreprises algériennes perdent des parts de marché, mais en matière d’exportations hors hydrocarbures, l’Algérie n’arrive pas à décoller du milliard de dollars. Et si nous décortiquons le milliard de dollars, la moitié, ce sont des produits pétroliers, environ 25%, des métaux ferreux et non ferreux. Réellement les exportations hors hydrocarbures ne représentent que 250 millions de dollars. Ce qui attire le plus un investisseur à s’implanter dans un pays, c’est l’importance du marché intérieur de ce pays et celle du marché régional. Ainsi, l’IDE vient dans un pays non pas pour aider celui-ci à conquérir des débouchés extérieurs mais pour conquérir la plus grande part possible du marché local et régional de ce pays. C’est la logique implacable des multinationales aujourd’hui. Aucun pays n’a été développé par des étrangers. Il faut peut-être des expériences des pays qui étaient auparavant des pays émergents comment sont-ils aujourd’hui devenus des puissances économiques. Ces pays ont d’abord compté sur leurs propres entreprises, ils en ont fait des champions économiques, car seuls des champions économiques nationaux peuvent défendre sur le plan international l’économie de la nation. À titre d’exemple, la Chine, a décidé qu’à l’horizon 2015-2020, sur les 50 plus grandes entreprises au monde, 10 doivent être chinoises, sur les 500 premières entreprises mondiales, 50 doivent être chinoises et sur 5 000, 500 vont être chinoises.  Les Chinois ont le bon sens et savent pertinemment que, aujourd’hui dans le cadre de la mondialisation, seules de grandes entreprises peuvent défendre et porter l’économie d’un pays. En Corée du Sud, ce sont 7 grandes entreprises (multinationales) qui portent l’économie du pays. L’enjeu principal actuel pour le pays est de fortifier l’économie privée devenue par la force des choses la locomotive de la croissance et du développement.
Cette économie souffre de ne pas être constituée suffisamment d’entreprises ayant une taille critique pour exercer des effets d’entraînement pour prendre avec succès le rôle précédemment dévolu au secteur d’État. En clair, il nous faut dans ce domaine des champions qui sauront tirer à la fois vers le haut la croissance et irradier des effets structurants d’une nouvelle économie faite d’innovation et de compétition avérée.
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