Algérie - Revue de Presse

Le faux optimisme de Sidi Saïd


Invité samedi aux travaux de l'Université d'été du Partides Travailleurs, le secrétaire général de l'UGTA, Abdelmadjid Sidi Saïd aanimé une conférence-débat sur le thème «Relation Partis/Syndicat». L'on sedoute bien que le contexte national aidant, c'est sur l'actualité sociale queles participants aux assises du PT auraient voulu entendre le «patron» de laprincipale organisation syndicale. A leur grande déconvenue, il a éludé leursquestions et interrogations sur le sujet, pour leur servir un discoursrésolument optimiste à travers lequel il a cherché à convaincre que lasituation sociale des citoyens et celle des travailleurs en particulier neseraient pas aussi «noires» que le prétendent la presse et d'autres acteurspolitiques ou sociaux.Tout juste, si le premier responsable de la Centralesyndicale a admis l'existence d'une tension sociale due à la hausse des prixdes produits de première nécessité, dont il minimise la gravité et les conséquencessur la «rentrée» qu'il prévoit «normale». Son auditoire, qui ne fait pasmystère de sa sensibilité à la question sociale, a certainement «apprécié» sontalent à farder la réalité et à vendre du vent. Alors que tous les indicateursmontrent que le pacte économique et social conclu avec le gouvernement n'a euaucune incidence probante sur les réalités sociales, Sidi Saïd persiste à ensoutenir le bien-fondé à partir du moment où, selon lui, le gouvernement a,dans ce cadre, «accepté 90 % de nos doléances». Mais preuve qu'il nourrit toutde même quelque doute sur cette «réalité idyllique», il s'est gardé de fairetout bilan des retombées sociales de ce pacte, et a déclaré laisser le soind'un tel travail à une tripartite à venir.Nous ne ferons pas l'injure au secrétaire général de l'UGTAde prétendre qu'il est ignorant de l'ébullition sociale provoquée par la haussedes prix des produits de première nécessité. Il est à la tête d'un appareilsyndical qui, malgré tout ce qu'on peut lui reprocher, reste toujours aucontact de la société et bien informé des problèmes qui la préoccupent, et doncrenseigné en temps réel sur le climat social. Il est absolument exclu quel'appareil n'ait pas alerté la centrale sur la gravité de la tension quiprévaut actuellement dans le corps social.Sidi Saïd et l'équipe dirigeante de la place du 1er Mai,sont trop engagés par leur allégeance au pouvoir, pour reconnaître, que sapolitique socioéconomique à laquelle ils ont donné leur caution, est loind'avoir apporté les améliorations promises et dont l'UGTA s'est par avanceattribuée une part du mérite. A cela s'ajoute que le secrétariat national del'UGTA est en campagne électorale et les candidats en son sein à leuréventuelle reconduction, parfaitement conscients que celle-ci estprincipalement tributaire de l'entregent qu'ils mettront à développer undiscours «politiquement correct». Tirer la sonnette d'alarme, avertir que lasituation sociale est inquiétante, n'est pas dans la tonalité du «politiquementcorrect». Sidi Saïd et la centrale UGTA s'abstiennent donc de le faire.


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