Lefait saillant dans le mouvement restreint opéré dans le corps des walis par leprésident de la République,c'est incontestablement la mutation de Mohamed Ghazi de la wilaya de Chlef à celle de Annaba. Il est en effet difficile de nepas faire un lien entre la décision qui concerne ce commis de l'Etat et lesémeutes ayant récemment secoué la ville de Chlef avec,pour mot d'ordre, le départ de ce responsable. A telle enseigne que l'on peutlégitimement faire la lecture que les mesures, ayant touché d'autres wilayas, n'ontété décidées que pour ne pas donner un caractère individuel et particulier autransfert du désormais ex-wali de Chlef.Lesémeutes, qui ont secoué récemment la ville de Chlef, ont,semble-t-il, convaincu en haut lieu que la véritable raison du mécontentementqui les a déclenchées est l'irrémédiable fossé s'étant créé entre la populationet son premier responsable.Ily avait impératif pour Bouteflika et les autorités àapaiser les esprits dans une wilaya où ils savent disposer d'un capitalsympathie qu'il ne faut pas ruiner. Mais sans que le geste, qu'ils feront dansce sens, donne l'impression que l'Etat a cédé auDiktat de la Rue. D'où,dans le cadre d'un mouvement restreint, la mutation de Ghazi qui peutsatisfaire l'homme de la Rueà Chlef sans être en rien considérée comme unesanction infligée à l'ex-wali de Chlef.Ainsirendu, l'arbitrage du chef de l'Etat est censé avoir atteint l'essentiel, àsavoir calmer les esprits à Chlef et préserver ladignité d'un serviteur de l'Etat auquel, officiellement, il n'y aurait rien àreprocher. Sauf qu'en ménageant «la chèvre et le chou», le résultat peut êtretout autre. Celui de mécontenter tout le monde.Lapopulation de Chlef qui n'a de cesse de réclamer unaudit de la gestion de son désormais ex-wali qu'elle juge à tort ou à raisonavoir été catastrophique pour sa wilaya, et celle de Annaba qui n'est pasforcément heureuse d'hériter d'un responsable à la réputation désormaissulfureuse. Cela étant, l'on ne voit pas une autre logique ayant rendunécessaire le mouvement annoncé hier. Ce ne semble guère être celle de la sanctiondu résultat car, si tel était le cas, il nous semble que la fournée de walisconcernés aurait été plus grande. Une permutation ou l'appel à d'autresfonctions ne sont pas, en effet, les mesures idoines s'il s'est agi desanctionner une mauvaise ou insuffisante gestion. Le mouvement a, peut-être, uneffet d'annonce préparant le terrain à un changement plus consistant quiaffecterait celui-là, le staff gouvernemental. A en croire en effet ce qui sedit dans des milieux se prétendant bien informés, les jours de l'équipe Belkhadem sont comptés. Le président serait résolu àchanger le staff exécutif avant d'engager le processus de révision de la Constitution, etd'annoncer sa candidature pour un troisième mandat. Le remaniement à ce niveauviserait à la fiction d'une prise de distance par le président candidat àl'égard des formations partisanes de l'alliance présidentielle qui se remettraainsi dans la posture du «candidat indépendant» ne comptant que sur sa seuleéquation personnelle.
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Posté Le : 08/05/2005
Posté par : sofiane
Ecrit par : Kharroubi Habib
Source : www.lequotidien-oran.com