Algérie - Revue de Presse

Le dur combat d'une dame de fer



Le dur combat d'une dame de fer
Elle est l'une des figures emblématiques sur la scène locale. Sa force de caractère, sa détermination, son franc-parler (quitte à déplaire) ont réussi à faire d'elle l'une des personnalités les plus respectées et admirées à Skikda. A la tête du lycée, En Nahda, pour jeunes filles, Zohra Boumaâza aura réussi son pari de faire de cet établissement l'un des plus réputés de la wilaya. C'est en toute modestie qu'elle acceptera de nous parler de son parcours, ses convictions et dernières volontés. Ainsi, et avant d'occuper le poste de directrice, elle décrochera son diplôme à l'école supérieur des enseignants à Kouba, dans la wilaya d'Alger, pour ensuite être professeur de lycée, censeur au niveau du lycée En Nahda et enfin la directrice de ce dernier depuis 1979. « Ma résolution était de faire en sorte que toute étudiante qui franchit la porte du lycée puisse décrocher son baccalauréat ; il est inimaginable qu'il en soit autrement, surtout que leurs parents nous font confiance, nous ne pouvons pas nous permettre de les décevoir », dira-t-elle.Derrière une carapace de femme dure et sévère, se cache une tendre mère qui aura sacrifié trente ans de sa vie au service de l'éducation. « Le soutien de ma famille et sa compréhension m'auront aidée à aller de l'avant », a-t-elle déclaré. Ne cachant pas son émotion, elle avouera que son parcours professionnel n'était pas des plus faciles, « car, expliquera-t-elle, le fait d'être une femme ne me permettait pas d'avoir autant de facilités qu'un homme. Je devais faire des mains et des pieds pour bénéficier des aides auprès des entreprises publiques et de la société civile. Je remercie d'ailleurs l'université de Skikda qui a toujours répondu présente ». En effet, être haut responsable exige beaucoup de dévouement et de professionnalisme, d'autant plus quand on est une femme, mais elle aura réussi, et haut la main, à s'imposer grâce à son travail.Les chiffres parlent d'ailleurs d'eaux-même : au cours de ces dix dernières années, le lycée En Nahda occupera la deuxième et troisième place du classement local avec un taux de réussite exemplaire de 83 % en 2008. La directrice refusera modestement de parler d'une quelconque supériorité, malgré la place qu'occupe le lycée. Elle dira tout simplement : « Ces résultats ne sont que le fruit d'un dur labeur, des efforts consentis par l'ensemble des employés de cette institution. Ils ont tous fait preuve de beaucoup de sérieux et de professionnalisme. Il n'y a pas de secret nous formons une famille qui oeuvre pour le bien de ses enfants. » C'est peut-être cela le secret de cette longue réussite d'une directrice qui, au fond d'elle-même, agit comme une mère de famille souhaitant voir ses filles réussir dans leurs études. En attendant, madame Boumaâza prendra sa retraite au mois de juin prochain. Bon repos !
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