Algérie - Revue de Presse


Le Premier ministre israélien s'est distingué hier de tous ses prédécesseurs. Tenez-vous bien, Benjamin Netanyahu a fait référence au droit international, un bien curieux langage pour des dirigeants qui n'ont jamais dissimulé le peu de considération qu'ils ont pour de tels référents qui régissent les rapports internationaux, même s'ils n'empêchent pas des dérapages de plus en plus fréquents. Le fait vaut d'être relevé parce qu'il est absolument unique. Là s'arrête le fait, car ce qui suivra constitue une aberration, sinon une mutilation du droit international. En effet, Benjamin Netanyahu a tout simplement affirmé, devant d'autres Israéliens aussi convaincus que lui pour avoir accepté de siéger dans une commission d'enquête sans le moindre pouvoir, qu'Israël avait agi conformément au droit international lors de l'attaque contre une flottille d'aide humanitaire à la population palestinienne de Ghaza. Ce qui devrait faire rire tous les spécialistes de ce même droit, ceux-là mêmes qui avaient accusé Israël d'acte de piraterie pour avoir attaqué la flottille d'aide humanitaire dans les eaux internationales. La flottille en question était, de ce fait, protégée par ce même droit. Et M. Netanyahu y va de ses affirmations, occultant la réalité du conflit palestinien, pour s'en aller charger le mouvement palestinien Hamas accusé, Tenez-vous bien, de quatre crimes de guerre.Décidément, M. Netanyahu a mis les pieds là où Israël, depuis sa création, refuse de s'engager. Et pour cause, il a toujours agi contre ce même droit en refusant d'appliquer des résolutions du Conseil de sécurité, incarnation de ce même droit. Il continue d'occuper en toute illégalité des territoires palestiniens et arabes, en violation de textes remontant, pour l'essentiel d'entre eux, à plusieurs décennies, comme la résolution 242 adoptée en 1967. Et en ce sens, les Palestiniens ont le droit de recourir à tous les moyens pour récupérer leurs territoires. Mais à entendre Netanyahu dans son chapelet d'accusations, bientôt, les Palestiniens disposeront de l'arme suprême, une logique bien israélienne, après avoir décrété « Ghaza entité hostile ». Un fait aussi bien inédit que dangereux, et les rares pays qui y ont réagi savaient que de tels propos ne seraient pas sans suite. Le juge Richard Goldstone en a fait l'exacte description dans son enquête pour l'ONU sur l'agression israélienne contre Ghaza en 2009. Crimes de guerre et crimes contre l'humanité. Ou encore, quelques mois avant de quitter son poste, l'ancien secrétaire général de l'ONU, Kofi Annan, avait mis en garde contre cette guerre non conventionnelle et par conséquent un déséquilibre des moyens. Ce qui n'a pas empêché Israël non pas d'enrichir le droit international qu'il n'a jamais respecté, mais d'énoncer des concepts lourds de danger. Donner en quelque sorte un habillage au droit de la force.
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