Algérie - A la une

Le dossier migratoire, encore et toujours




L'Algérie est de nouveau en difficulté sur la question migratoire puisqu'elle vient d'être de nouveau épinglée par l'ONU à ce propos. Le Rapporteur spécial de l'ONU sur les droits de l'homme des migrants, Felipe Gonzalez Morales, a appelé l'Algérie «à cesser, immédiatement, les expulsions collectives de migrants africains vers le Niger». Une conclusion d'un rapport en guise de condamnation malgré l'argumentaire algérien qui se base sur un accord bilatéral conclu avec Niamey qui autorise le rapatriement de ses ressortissants, en situation irrégulière, en Algérie. La sentence paraît sévère dans un dossier sensible qui a valu à Alger d'essuyer des critiques parfois virulentes aussi bien d'ONG internationales que nationales de la défense des droits de l'homme. Souvent utilisée comme un levier de pression, cette question n'a cessé de prendre des proportions inquiétantes encouragées par la maladresse verbale de nos responsables. On se souvient tous de la cacophonie qui a suivi après les déclarations de Messahel, Ouyahia ou encore Hamel qui a donné la fâcheuse impression que le sujet divise, et sérieusement, jusqu'aux plus hautes sphères du pouvoir. Pourtant, ce qui est reproché au pays, c'est d'essayer de composer avec une conjoncture mondiale qui a affecté tous les pays mais dont le traitement diffère d'une région à une autre. Tous les pays au monde pratiquent les expulsions collectives ou individuelles, et elles sont plus collectives qu'autre chose, ces dernières années. La France, l'Allemagne, l'Italie, l'Espagne, les Etats-Unis d'Amérique, entre autres Etats, ont de tout temps pratiqué cette chasse aux migrants clandestins sans que l'ONU ou ses relais ne trouvent rien à redire. Des vols charters aux embarquements forcés qui tournent, parfois, au drame, les expulsions se poursuivent, inlassablement, en Europe et plus particulièrement dans les pays de l'ex-bloc soviétique. Ce qui change, c'est cette dualité cynique du regard des Occidentaux qui jugent à l'aune de la religion et de la peau. L'Algérie paye également pour ses positions de principe, elle qui a opposé un refus catégorique à la proposition européenne d'ouvrir un centre de rétention sur son sol. Par ailleurs, il est difficile, vu les événements de cette dernière décennie, de faire la différence entre réfugiés et migrants clandestins. Si les uns fuient la guerre, d'autres le font pour des raisons purement économiques ou pour échapper à des persécutions religieuses, ethniques ou à caractère sexuel. De ce fait, et dans sa stratégie de défense, l'Algérie a tenté de sensibiliser sur ce dossier en plaidant pour une approche plus globale de cette question, estimant que le problème doit être traité en amont. Le ministre des Affaires étrangères, Abdelkader Messahel, a ainsi appelé pour «un engagement renouvelé en faveur de la prévention et de la résolution des conflits, dans le respect du droit international». Il a souligné, à ce propos, que «nombre de crises continuent de produire des effets désastreux, poussant des millions de personnes à chercher à obtenir une protection et l'espoir d'un avenir meilleur». A ce titre, il a également plaidé pour la prise en compte des inquiétudes des pays d'accueil des réfugiés, évoquant la responsabilité commune de tous les pays à travers «un partage équitable et prévisible de la charge au plan mondial autant en termes d'admission des réfugiés qu'en termes de protection ou, encore, de la mise en ?uvre de solutions durables en leur faveur».





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