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Le directeur des libertés en liberté




Le directeur des libertés en liberté
Etrange affaire si elle venait à se confirmer, celle du limogeage de Mohamed Talbi, titulaire depuis 7 ans du poste le plus étrange, celui de directeur des libertés publiques au ministère de l'Intérieur. Si l'on peut se demander quelle est l'utilité de cette fonction dans un pays où les libertés sont si peu assurées, Mohamed Talbi aurait été remercié simplement pour avoir autorisé un congrès du parti de Louisa Hanoune. En résumé, le directeur des libertés aura donc été limogé pour avoir octroyé une liberté, en l'occurrence cette liberté politique de pouvoir se réunir en tant que parti officiellement agréé. Dans le même temps, un rapport américain est tombé, soulignant le peu de libertés accordées au secteur des religions, à travers les arrestations récentes de «déviants».S'il ne faut évidemment pas suivre tout ce que disent les Américains, grands producteurs de papier, la réponse du ministre des Affaires religieuses a de quoi surprendre : «Les rédacteurs du rapport commencent à mieux comprendre la politique de l'Algérie en matière notamment de modération, de préservation de l'identité nationale ainsi que de dialogue entre les civilisations, même s'ils sont incapables de saisir notre culture.» Mais de quels dialogue et modération parle-t-il ' Quelles sont cette identité nationale et cette culture qui permettraient la répression des autres courants et l'arrestation de fidèles d'autres religions ' A-t-il bien lu le rapport ou a-t-il confondu avec cet autre rapport sur la préservation des oiseaux en voie de disparition ' Dans tous les cas, Mohamed Aïssa, à l'instar de ceux qui l'ont nommé, n'a toujours pas réglé mentalement ce problème de liberté, quatre siècles après l'adoption du fameux habeas corpus en Angleterre. Mais maintenant que Mohamed Talbi n'est plus en poste et va se reconvertir dans les libertés privées, il serait plus judicieux de changer la dénomination du poste pour son successeur et l'intituler directeur des interdictions. L'Algérie a grand besoin de cohérence.
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