Algérie - Revue de Presse


Les touristes allemands perdus dans le désert ont finalement été retrouvés dans le désert, ailleurs que dans le sac à provisions de Abderrezak le Para, puisque ce dernier est officiellement à Alger depuis un mois et dispose de fait d?un excellent alibi. Mais le désert algérien n?est pas simplement ce lieu de transhumance de groupes terroristes ou de perdition de touristes blancs. Il est aussi un véritable musée qui intéresse les pillards modernes, dignes successeurs des pillards de tombes égyptiennes. Pourtant, l?information n?est pas sûre ; si l?AFP a présenté les touristes allemands comme des pillards, « des pièces archéologiques ayant été retrouvées en leur possession », l?APS se contente de donner l?information des touristes retrouvés sains et saufs. En attendant de plus amples explications de la gendarmerie ou du ministère de la Culture qui ne viendront peut-être jamais, on peut être révolté par le comportement de ces touristes qui cueillent des pièces de plus de 10 000 ans comme on cueille des champignons dans une forêt bavaroise. Ce seraient de pauvres Sahariens à la recherche d?un peu d?argent, on comprendrait. Mais des Allemands en 4X4, qui peuvent gagner leur vie en euros, c?est un scandale de plus à mettre sur le compte du pillage du patrimoine de l?humanité, qui se retrouve dans les musées occidentaux. Dans tous les cas, si les réactions d?indignation des officiels sont légitimes, elles cachent un véritable problème ; l?office du parc du Tassili, patrimoine mondial de l?Unesco, ne dispose que de quelques 4X4 pour surveiller 80 000 km2, c?est-à-dire autant donner un fusil de chasse à un garde communal pour contrôler le Djebel Tamgout et la forêt de Mizrana. Puisqu?elle a visiblement beaucoup d?argent, la présidence, dont dépend le parc du Tassili, devrait donner les moyens d?être plus efficace.
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