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Le débat est un SDF
Pour le moment, il faut bien admettre, ou alors craindre que ne se multiplient pas des analyses qui devraient être des éclairages sur des cheminements de pensée et qui nous aideraient tous à en sortir des stratégies pour l'avenir.Des think tanks ne sont pas légion alors qu'ils sont indispensables. Un éveil dans ce sens, mais pas assez. Jamais un débat de haute importance sur des thèmes particuliers n'a réussi à élire domicile aussi bien dans l'enceinte parlementaire que dans le tube cathodique et celui-ci a trouvé naturellement résidence dans la rue, hors de tout cadre organisé, et adopte l'usage de manifestations non autorisées qui se terminent inéluctablement par des émeutes. A propos des manifestations, dont on a dit qu'il ne s'agit que d'exprimer des revendications, il est vraiment surprenant que sortir pacifiquement dans la rue expose à la mort et aux incarcérations. Ceci est le résultat de l'absence de débats francs au sein des deux chambres du Parlement. Indirectement, ce sont les députés qui ne veulent pas introduire le débat à l'Assemblée nationale. Où les manifestants pourraient-ils s'exprimer et ensuite rencontrer les responsables des institutions pour exprimer leurs doléances ' C'est bien quand le débat se réfugie dans la rue que peuvent s'en saisir ceux qui le transforment en crise et construisent ensuite leur stratégie sur le meilleur usage à faire de celle-ci et ceux qui se donnent pour mission d'assombrir les perspectives d'avenir par la fourniture de lectures orientées vers la réunion des conditions devant permettre la permanence des émeutes. C'est en temps de sérénité qu'il faudrait débattre et placer le débat sur le front de la prévention. En absence de débat, il est inévitable qu'il faudrait prévenir une remontée en puissance de la contestation sociale et à la transformation de celle-ci en mouvements sociaux si les accumulations en frustrations vont fatalement atteindre progressivement le point culminant s'il y a reconduction des mêmes contradictions. Les revendications exprimées dans la rue sont d'abord sociales mais c'est la réponse apportée par les pouvoirs publics qui les transforment en revendications politiques. Les partis au pouvoir sont incapables d'apporter des éléments d'apaisement tandis que les partis d'opposition ne peuvent nullement les récupérer pour leur accorder une couverture politique. Ce ne sont pas les intentions qui manquent mais ce sont les capacités à le faire qui font défaut.


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