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Le coup de bill'art du Soir



Le coup de bill'art du Soir
Par Kader BakouC'est la tombée de la nuit au maquis. Le groupe d'hommes et de femmes se cache au milieu des buissons en voyant une file d'hommes en armes qui arrive. Les enfants et les bébés ont appris eux aussi à se taire et à ne pas pleurer quand le danger rède aux alentours. «Ce sont des soldats français», murmure une femme. «Non, ce sont les hommes du commandant Abdesselam !» lui répond Hocine. Effectivement, c'étaient les moudjahidine. Plus tard, le même soir, on raconte l'anecdote au commandant Abdesselam. L'officier de l'ALN sourit. Il prend affectueusement l'enfant dans ses bras avant de s'adresser à ses hommes, toujours en souriant : «Si la France interroge cet enfant, nous sommes tous perdus !»Le petit «enfant de la guerre» a peut- être instinctivement compris qu'il faut protéger les hommes, les femmes et les enfants du djebel et qu'il ne faut rien dire à leur sujet à ces quatre «roumis» en casques qui sont venus discuter avec lui, l'enfant abandonné près de la place principale de la charmante ville balnéaire à moitié peuplée d'Européens.La mère de Hocine lui raconte souvent des histoires de la Révolution. Un avion tournoie dans les airs et largue, un peu partout, des tracts. Ce jour-là , il n'y avait que trois moudjahidine au «markaz» (quartier général), invisible dans la dense végétation de cette région montagneuse.Après le départ de l'avion, un des maquisards est allé ramasser quelques tracts. «La France nous disait dans ces tracts que nos dirigeants sont capturés et qu'il ne nous reste plus qu'à déposer les armes et nous rendre. Les trois moudjahidine ont insulté l'avion et répondu qu'ils vont continuer le combat jusqu'à la victoire», se souvient la mère de Hocine de cette histoire datant du 22 octobre 1956, le jour où la France détourna l'avion transportant de Rabat vers Tunis la délégation extérieure du FLN, composée d'Ahmed Ben Bella, Hocine Aït Ahmed, Mohamed Boudiaf, Mohamed Khider et Mostafa Lacheraf. (A suivre).K.?'b.?




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