Algérie

Le couffin ou le chèque '




Le couffin ou le chèque '
Pour de nombreux citoyens, le Ramadhan est synonyme d'angoisse et de privations, la hausse des prix qui accompagne chaque année le mois de jeûne mettant leur maigre budget à rude épreuve. Des dépenses relativement importantes (l'importance est calculée selon les moyens dont dispose les familles) sont consenties pour tellement peu de produits, les viandes étant souvent hors de portée et pratiquement absente de la table. Que dire des familles vivant sous le seuil de la pauvreté, celles-ci se serrant la ceinture même en dehors de la période du Ramadhan. Bien qu'on parle d'un million trois cent mille familles nécessiteuses recensées au niveau des communes et devant bénéficier d'une aide, leur nombre est bien plus important, le pouvoir d'achat se dégradant tous les jours un peu plus et les conditions de vie devenant de plus en plus difficiles. « Il n'y a pas de pauvres en Algérie » disait il y a quelques années l'ex ministre de la solidarité qui officie aujourd'hui aux commandes de la santé. Il « distribuait » néanmoins des couffins de denrées alimentaires durant ce mois qui n'est sacré que pour certains, beaucoup d'autres en faisant le mois de la cupidité et de la spéculation. Au grand dam des pouvoirs publics qui se montrent incapables d'endiguer ce comportement de charognards chez les commerçants. Leurs promesses de réguler le marché restent d'ailleurs chaque année sans suite alors que les consommateurs confient leur sort aux profiteurs de tous bords, sans aucune défense (les associations ont d'autres préoccupations) et sans cette culture de boycott de marchandises dont les prix dépassent l'entendement. Certains produits prisés pendant le Ramadhan ont déjà déserté les étals pour réapparaitre à des prix exorbitants le
premier jour de jeûne. La pratique est devenue une habitude, les autorités concernées laissent faire et le consommateur s'y conforme. Une autre pratique devenue un rituel, la déviation des aides alimentaires destinées aux nécessiteux, au niveau des municipalités. Les couffins devaient être remplacés par des chèques au nom de chaque chef de famille, cela n'a pas été concrétisé. La distribution des produits de consommation reste toujours de mise. Le «partage» est bien plus aisé.
R. M.
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