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Le consommateur livré aux contrefacteurs


Le consommateur livré aux contrefacteurs
Samir Ould Ali«Et personne ne fait jamais rien ! déplore Rachid, quadragénaire. Tout le monde sait que les articles contrefaits constituent la majorité de la marchandise proposée à la population, et qu'ils sont porteurs de dangers sur la santé, mais tout monde laisse faire.» De la mécanique automobile à l'électroménager en passant par les cosmétiques, l'habillement, le mobilier de maison, la bijouterie, la téléphonie..., aucun secteur n'échappe à la contrefaçon et le consommateur n'a d'autre choix que de dire amen. Les pouvoirs publics auront beauclaironner qu'une lutte implacable est menée contre le commerce du faux, les associations de consommateurs produire des articles de loi consacrant les droits du consommateur, la contrefaçon a, depuis longtemps, gagné la partie, elle qui s'est imposée jusque dans les devantures de magasins ayant pignon sur rue : «Le phénomène de la contrefaçon est mondial et aucun pays n'a pu empêcher la marchandise contrefaite de franchir ses frontières. En revanche, peu degouvernements se montrent aussi laxistes dans la lutte contre la contrefaçon et aussi peu regardants sur la qualité des produits importés», note un économiste en rappelant que l'Algérie dispose d'un arsenal juridique propre à préserver les consommateurs des méfaits d'une bonne partie des produits contrefaits. «Il est quand même anormal qu'en 2014, avec les moyens matériels dont nous disposons et l'évolution des techniques de lutte, le marché national soit à ce point assailli par la contrefaçon», continue notre interlocuteur en affirmant que l'inapplication de la loi est à l'origine de cette triste situation.Il y a quelques jours, le ministère du Commerce avait reconnu l'échec de la lutte contre la contrefaçon en l'attribuant notamment à l'absence «d'actionsintersectorielles», les différentes instances de lutte (commerce, douanes, police...) étant incapables d'accorder leurs violons dans une stratégie de lutte efficace. Un échec qui vaut à l'Algérie d'être classée parmi les pays au monde qui luttent le moins bien contre ce phénomène, selon les classements internationaux. Derniers chiffres illustrant la situation : alors que les produits contrefaits franchissent nos frontières par centaines de millions, les Douanes ont saisi 7 millions d'articles en l'espace de 7 années. Ce qui a récemment fait dire au DG de cette institution qu'un comité interministériel avait été mis en place pour plancher sur de meilleurs textes de loi pour la lutte contre la contrefaçon, l'actuelle assise juridique n'étant «pas assez forte». Propos qui se veulent rassurant pour l'avenir mais qui n'ont qu'un faible impact sur des citoyens davantage habitués à des engagements oraux pour des lendemains meilleurs qu'à des actions immédiates pour un présent plus sain.S. O. A.


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