Algérie

«Le consommateur est à incriminer pour toute hausse»




«Le consommateur est à incriminer pour toute hausse»
La faible consommation de viande de l'Algérien (à peine 50 kg/habitant/an) augmente durant le mois de Ramadhan. Comment est le marché cette année ' Y a-t-il eu une hausse des prix à la veille du mois de Ramadhan 'Contrairement aux années passées, les prix sont stables cette année. J'espère que le consommateur ne créera pas, pour une fois et par son comportement, une hausse des prix. S'il y a un conseil à donner, c'est de n'acheter que ce dont on a besoin. Vous savez qu'aux Abattoirs du Ruisseau (Alger) on a un baromètre très indicatif du marché de la viande.Les bovins produits localement y sont cédés entre 790 à 810 Da, alors que le produit importé est vendu entre 730 à 750 Da. Plus chers, les ovins sont entre 1280 à 1320 DA pour le gros. Chez les détaillants, la viande est vendue entre 1450 à 1500 Da. Je vous signale que l'ovin a toujours été cher dans le marché de gros et plus chez les bouchers.Pourquoi l'ovin est-il toujours aussi cher ' La maladie a-t-elle atteint le cheptel 'La maladie de la fièvre aphteuse qui s'est déclarée à El Bayadh a été maîtrisée. La hausse constante du prix de l'ovin est la conséquence de l'absence d'une stratégie des autorités pour promouvoir, par exemple, la race locale. Le système d'élevage en cours chez nous est archaïque. D'ailleurs, les chiffres avancés par les services de l'agriculture sont à minorer du tiers ou même de moitié?Il y a, par contre, un phénomène qui prend de l'ampleur, celui de l'abattage de l'agnelle alors que la réglementation l'interdit?Cette viande est certes de meilleur goût et son prix est moins cher de 50 à 60 DA par rapport à la viande de l'agneau. Il y a une véritable mafia qui s'est spécialisée dans ce créneau.Les services de contrôle et de sécurité doivent s'impliquer et faire des contrôles plus rigoureux aux barrages lors de l'acheminement de ce produit d'une région à une autre, d'autant plus que tout le monde sait que des régions comme Raouraoua, dans la wilaya Bouira, où des gens abattent les bêtes dans des garages et des hangars clandestins est une source d'approvisionnement importante de ce produit.Il y a la crainte parmi les consommateurs qu'on leur «fourgue» de la viande d'âne. Ce commerce est-il aussi répandu qu'on le pense 'Je ne pense pas que le trafic de viande d'âne soit aussi répandu que le suggère la vox populi. La quantité écoulée n'est pas significative. D'ailleurs, trouve-t-on encore des ânes à abattre ' Je ne le pense pas.L'association des chevillards est présente aux Abattoirs de Ruisseau encore en activité. Les opérateurs exercent-ils leur activité dans des conditions convenables 'Je vous réponds sèchement : non. Cela fait deux ans que les choses sont délaissées par l'administration. L'établissement est abandonné. Les ateliers de maintenance, par exemple, sont déplacés à l'abattoir d'El Harrach, où il n'y a que des chambres froides de l'Enafroid.La logique voudrait que les ateliers soient utilisés au Ruisseau où les gens exercent. Il y a des problèmes qui surgissent depuis quelques mois, comme ces rails qui ne sont plus fonctionnels.Les balances tombent en panne et les chevillards sont obligés de déplacer la viande d'un endroit à un autre. Certes, les abattoirs sont appelés à être délocalisés, mais jusqu'à aujourd'hui on exerce toujours au même endroit. Les accidents se multiplient.Il y a deux jours, un crochet est tombé sur la tête d'un boucher. L'abandon de la structure n'est pas dû au manque de moyen de l'EPIC. Les finances sont importantes, d'autant que l'Etat prend 7 DA sur le kilo de viande.



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