Le compter sur soi plus que jamais d'actualité

Cette fois elle est là. La difficile phaseéconomique et financière du pays, biensûr. Depuis le mois de juin 2014, voici uneconjoncture bien en mal que le gouvernementausculte sous toutes ses dimensions,avec parfois une sorte de frénésie un peudéconcentrant. Au-delà des appels duPremier ministre, Abdelmalek Sellal, à ladiscipline économique et à la rationalisationnécessaire des dépenses publiques, il y acette indispensable incitation, voire l'obligationà l'exploitation minutieuse des ressourcesnaturelles non négligeables du paysqui ne demandent qu'à être mises en surface.Tout cela peut à moyen et long termesconstitué un faisceau d'arguments pour mettreen marche un appareil de productionsouvent développé, mais peu performant.Ce nouveau cours de la chose économiquedevrait en toute logique mené à la modificationde certains comportements, une certainegouvernance et à plus d'initiatives. Enoutre, il y a ce mauvais signe que d'aucunstentent de favoriser pour dire que la récessionet l'austérité sont aux portes, et qu'il nefallait pas compter sur les précautions et lesmesures prises par le gouvernement pourfaire face à cette crise ou pour stimuler l'investissementou à rechercher d'autres partenairesqui peuvent apporter une plus-valueà l'essor de l'économie nationale. Une campagnequi incite à décourager tout le mondeet à se laisser aller dans le sens souhaité parceux qui souhaitent le vrai chaos socioéconomique.Bref, les grandes manœuvrespoliticiennes. Le coup de semonce est venude la rencontre gouvernement-wali du 29août dernier. En effet, devant la chute drastiquedes cours pétroliers, le Premier ministre,Abdelmalek Sellal a tiré des conclusionssévères, en rappelant certaines vérités,tout en mettant l'accent fort sur une nouvellegouvernance devant guidée la politiqueéconomique du pays. Conséquence : le" compter sur soi " est plus que jamais d'actualité à tous les niveaux. Il s'agit d'exploiterà fond les richesses naturelles, toutes lesopportunités d'épargne pour une lutte sansmerci contre les formes de gaspillage, dedépenses fausses ou prestigieuses, la limitationdes importations, etc… Dans cecontexte, M. Sellal, dans ses récentes directivesà tous les responsables et aux ordonnateurs,a opté pour une tonalité nouvelle enrenouvelant également ses injonctions enmatière d'amélioration des prestationssociales, l'amélioration de la qualité de laproductivité et de diversification des activités économiques mais aussi la réduction dubudget de fonctionnement dans tous les secteurs.C'est-à-dire davantage de rigueur quine devrait en aucun cas mettre en émoisocialement les citoyens et leur pouvoird'achat. Les directions, les orientations duPremier ministre, qui intéressent aussi bienles ménages que les sphères économique etsociale sont une sorte de message franc etsans complaisance : il s'agit de montrer àl'ensemble de la collectivité nationale quecette conjoncture difficile ne concerne passeulement l'Exécutif mais tout le monde.Tout un chacun est appelé à modifier enprofondeur son comportement face aux exigencesdu moment, de mieux sauvegarderles mesures annoncées ou à mal les interprétées. La réaction de l'opposition l'a sibien démontré au lendemain de la rencontregouvernement-walis. Plusieurs membres dugouvernement sont alors intervenus publiquementpour assurer que les produits depremière nécessité ne seraient touchés paraucune restriction. C'était aussi une manièrede rappeler que l'Etat ne renonçait pas àassumer son devoir pour la protectionsociale, alors que les exemples venus decertains pays producteurs de pétrole touchés par cette crise n'encourageaient pas àl'optimisme sur ce point : les prix des produitsde base restent soutenus et les salairesdes travailleurs et les pensions de retraite neseront pas touchés.