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Le complexe Samha Samsung de Sétif du groupe Rebrab perd plus de 70% de ses capacités


Le complexe Samha Samsung de Sétif du groupe Rebrab perd plus de 70% de ses capacités
Dimanche vers 19h, peu avant la rupture du jeûne, la ville de Sétif a été ébranlée par un immense incendie qui a ravagé une grande partie du complexe Samha (Samsung Home Appliance) employant 2500 agents.L'incendie a bouleversé les Sétifiens qui, à travers les nombreux témoignages recueillis, se solidarisent aussi bien avec les travailleurs qu'avec la direction du groupe Cevital, propriétaire du complexe.Si le sinistre a causé d'incommensurables dégâts qui ne seront connus qu'une fois les évaluations des experts achevées, il n'a heureusement fait aucune victime.La violence des flammes n'a pu être maîtrisée par les 100 agents de la Protection civile de Sétif qui ont été, par la suite, soutenus par 150 autres des unités de Constantine, Mila, Béjaïa et Bordj Bou Arréridj. Après plus de 7 heures d'efforts, les pompiers sont arrivés à bout des flammes visibles à des kilomètres à la ronde.Spécialisé dans la production d'appareils électroménagers, le complexe, implanté dans la zone industrielle de Sétif, perd, selon certaines indiscrétions, plus de 70% de ses capacités de production.La zone où sont fabriqués quotidiennement, nous dit-on, 2000 à 3000 réfrigérateurs, climatiseurs et machines à laver est partie en fumée. «On ne trouve pas les mots pour exprimer notre douleur. Car l'incident emporte le gagne-pain de centaines de familles pas uniquement de Sétif mais de tout le territoire algérien car nos produits sont distribués aux quatre coins du pays. Employant des milliers de travailleurs, notre réseau de distribution sera lui aussi affecté et ne va pas échapper au chômage et au licenciement d'une partie de son personnel. C'est vraiment rageant de voir son outil de travail partir en fumée», déclarent avec une forte émotion de jeunes travailleurs, rencontrés à quelques encablures du site encadré par un impressionnant service d'ordre qui a vite placé un cordon de sécurité. «Après les inondations de l'hiver qui ont endommagé la partie produisant les téléviseurs, nous avons été contraints d'observer un arrêt de deux ou trois mois, voilà qu'une autre tragédie s'abat sur nos têtes. Nous ne pouvons que déplorer et constater les dégâts. Nous sommes malheureux car ce complexe, qui a non seulement donné de l'espoir à des centaines de chômeurs, était le plus beau fleuron de l'industrie des Hauts-Plateaux sétifiens en particulier et de l'Algérie en général. Pour étayer nos propos, les bonnes situations de centaines de travailleurs, bénéficiant en outre de nombre d'avantages, sont en péril.N'ayant pas l'intention de baisser les bras, les travailleurs qui tiennent à exprimer leur solidarité avec les dirigeants du groupe et à leur tête Issad Rebrab, sont disposés à participer volontairement à la reconstruction de l'usine», souligne un autre groupe de travailleurs, au bord de la déprime. «Qu'allons-nous faire maintenant '» s'interrogent amèrement nos interlocuteurs, dans l'expectative. Approchés par nos soins, de nombreux Sétifiens ne sont pas restés insensibles : «Nul n'est pour l'heure en mesure d'émettre la moindre hypothèse sur les circonstances de cette catastrophe. Oui, c'en est une car elle touche non seulement l'outil de travail de centaines de pères de famille, mais l'un des meilleurs investissements du premier capitaine du secteur privé algérien, Issad Rebrab, qui a le soutien des Sétifiens, reconnaissants.»Sollicité pour avoir de plus amples informations, un élément des services de sécurité estime, qu'à l'heure actuelle, nul n'est en mesure d'évaluer avec exactitude la valeur du préjudice : «On ne peut pas aussi facilement déterminer l'origine du sinistre. C'est l'enquête qui en identifiera les causes exactes. Aucune piste ne sera écartée. Sans preuve, on ne peut parler ni d'accident involontaire ni d'acte de sabotage. Comme je viens de le dire, toutes les pistes seront exploitées.»Les éléments de la Protection civile ont mis près de 3 heures pour circonscrire le feu et 7 heures pour le maîtriser et éviter qu'il ne se propage vers les autres pavillons dont le bloc administratif, les aires de stockage et autres unités mitoyennes. Pour s'enquérir de la situation, le wali de Sétif, M. Bouderbali a fait le déplacement et a passé une bonne partie de la soirée avec les responsables du complexe.Selon nos sources, Malik Rebrab, le PDG du groupe, s'est rendu sur les lieux. Pour rappel, le mégacomplexe de fabrication de produits électroniques de la marque Samsung a été inauguré le 12 mai 2010.Le complexe, qui produit des réfrigérateurs, climatiseurs, lave-linge et téléviseurs Samsung made in Algeria, avait été lancé en novembre 2008 ; il produit annuellement 1,5 million d'unités : appareils électrodomestiques, climatiseurs, lave-linge, réfrigérateurs et téléviseurs LCD de dernière génération. S'étendant sur plus de 10 hectares, le complexe, qui comprend quatre unités, fabrique différents réfrigérateurs, deux types de lave-linge, plusieurs modèles de climatiseurs (9, 12,18 et 24 BTU) et deux types de téléviseurs (55 et 74 cm). Il est considéré comme le cinquième site de Samsung à travers le monde. Il faut souligner que cet important investissement de plus de 92 millions de dollars, consenti sur fonds propres par le groupe algérien, s'est concrétisé suite aux facilités accordées par la wilaya de Sétif.En matière de qualité, les produits du complexe de Sétif sont identiques à ceux fabriqués par les autres usines Samsung implantées aux quatre coins du monde. Malheureusement, le sinistre de dimanche a donné un grand coup de massue à une complexe qui a, le moins qu'on puisse dire, impulsé une nouvelle dynamique à l'économie d'une région où d'innombrables facilités sont accordées à l'investissement productif générateur d'emplois et de plus-value.


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