Algérie

Le club, le joueur et ses exigences


Y a-t-il réellement crise financière au sein de certains clubs ' Voilà bien une question qui se moque de la réponse, me diriez-vous. Jamais, pas de crise. Pour preuve, les clubs n'hésitent pas à mettre la main à la caisse. Les jambes se négocient de plus en plus à coup de milliards.
Les clubs, quelques uns du moins, se donnent à c'ur joie à une concurrence qui s'installe non seulement sur les terrains mais d'abord et avant tout au c'ur des contrats et des montants portés sur les chèques. L'essentiel dans l'immédiat est de recruter les meilleurs de ceux qui peuvent donner un coup de rajeunissement à l'équipe. Quitte à faire affoler les chéquiers. Elle reste la seule et unique condition. «Vous savez, je me suis de tout temps posé une question en ma qualité de profane, à savoir ne serait-pas intéressant d'aller chercher des jeunes qui galopent sur des terrains vagues et qui peuvent, à la limite, donner plus de jus que ne pourra donner celui qui exige des centaines de millions ' Cela est possible, mais personne ne les approche, personne ne les sollicite, personne ne veut les écouter alors que la matière existe j'en suis persuadé», déclarait avec une certaine rage un ex-cadre de la jeunesse et des sports d'une wilaya du Sud. Et d'ajouter : «Je ne suis pas contre ceux qui gagnent des millions, mais je suis contre ceux qui ne font rien pour contribuer à la concrétisation du rêve de ces jeunes qui se sentent frustrés. Certains clubs vont jusqu'à recruter 5 à 11 joueurs à coup de milliards. Tout cela, pour un résultat qui les ferait promener au haut du classement du championnat national. L'hésitation n'a pas de place dans les négociations, c'est le joueur qui décide et qui s'impose aujourd'hui, alors qu'hier son chèque n'était que celui d'un recrutement afin de pouvoir taper sur le ballon et de porter un maillot d'un club. «Oui, il lui faut un salaire, il faut une situation stable, il a ou il aura une famille, c'est légitime ce salaire qui le stabilisera, qui le protégera, mais un salaire a la limite du raisonnement», ajoute-t-il. Un étudiant dit : «Je trouve tout ça de la folie, de la pure folie, verser une somme faramineuse pour un joueur, je trouve que cela relève de la bêtise humaine. OK, pour un salaire conséquent mais pas exagéré.» Les médias sont pour quelque chose, il ne faut pas tirer sur le foot parce que les répercussions sur les différentes facettes du sport remonteraient bien à la surface. A commencer par les jeunes qui s'adonnent plus au foot qu'aux études. Le foot fait basculer bien des choses. Personne ne s'intéresse à autre chose sinon qu'au foot. La vie devient différente, les enfants rêvent de devenir un jour une star pour... se faire de l'argent. Les études ' Cela risque de ne plus faire partie de leur agenda. Tout change, tout se démarque et tout s'impose pour le foot. Pascal Perri, économiste français, dans l'un de ses ouvrages intitulé Ne tirez pas sur le foot décrit d'une manière intelligente et avec un regard neuf et éloigné de la démagogie ambiante démontre que «le football, c'était mieux avant et les footballeurs sont trop payés... le football français vit sur l'argent public... l'on ne fait rien pour améliorer nos stades... les paris sportifs mettent le football en danger, le championnat de France est inintéressant, les droits TV sont exorbitants, le football, en fait, ça ne sert à rien». Aucune grande question du football, amateur ou pro, n'échappe à sa vigilance. Il y répond de façon documentée et pédagogique en expliquant les fondamentaux de l'économie du football, budget des clubs, salaires des joueurs, prix des places, transferts, etc. Au regard de ce qui se passe en Europe, spécialement au Royaume-Uni, en Allemagne, ou en Espagne, mais aussi dans l'ensemble de la planète football (Etats-Unis, Moyen-Orient, Chine), il rappelle les atouts du foot français et propose des solutions efficaces pour en tirer le meilleur. Chez nous aussi cela est possible, améliorer nos stades, nos gradins, améliorer les conditions de travail aux journalistes, créer des espaces pour les caméras de télévison et contribuer à la réalisation des divers projets d'espaces sportifs, le rêve des jeunes de ces régions retirées des grandes villes. Des terrains qui porteraient et pourquoi pas le nom du joueur qui a contribué à la construction de cet espace sportif. Faut rêver ' Oui, qui sait. Mais pour l'heure ,et au seuil de la reprise, c'est de nouvelles têtes achetées qui vont tenter de faire le match, de plaire et de ne pas décevoir, de même que les entraîneurs qui entrent en scène. Ce n'est certes pas la discipline en elle-même qui dérange, au contraire, mais c'est ce qu'elle propose annuellement c'est ce qu'elle décharge comme nouveauté. Investir dans un joueur ne signifie pas encourager le développement sportif, mais faire imposer à un joueur un pourcentage pour une association serait une contribution directe.


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