Algérie - Enseignement Secondaire

LE CLA DENONCE UNE «SUPERCHERIE» Tirs de barrage sur les cours de soutien



La décision du ministère de l’Education nationale d’instaurer des cours de soutien pour améliorer le niveau des élèves de la 3ème année secondaire ne fait pas l’unanimité des enseignants et leurs représentants. Dans une première réaction à la promulgation de la nouvelle circulaire portant mesures exécutives relatives à cette opération, le Conseil des lycées d’Alger (CLA) a qualifié, dans un communiqué, le dispositif de cours de soutien «d’incohérent et d’inacceptable». Le syndicat va plus loin en accusant la tutelle de mener une «supercherie» afin de cacher les failles du système éducatif par des opérations de «parades».

Le syndicat reproche, en effet, au ministère d’avoir imposé aux enseignants des heures supplémentaires durant les vacances et les après-midi de jeudi et lundi sans aucune compensation et sans se soucier de la charge horaire des élèves.

Mais là où le bât blesse, pour le Cla, est que cette opération

de «propagande» a été lancée sans consulter les premiers concernés, en l’occurrence les enseignants.

Dans cette déclaration d’une rare virulence, le syndicat accuse la tutelle de mener une campagne médiatique de dénigrement des enseignants, qui sont contraints par nécessité de recourir aux cours particuliers, afin de «faire passer cette circulaire».

«Ce dénigrement indécent responsabilise l’enseignant dans l’expansion spectaculaire des cours de soutien», lit-on dans cette déclaration. L’organisation syndicale ajoute que ces «cours extra» qui s’érigent en contre-modèle de l’école publique ne sont en fait qu’un leurre pour détourner les enseignants sur le débat de fond: la sélection précoce, la réorientation par défaut, la surcharge des classes, le numerus clausus imposé à certaines filières...

Le Cla reconnaît, par ailleurs, que les cours particuliers sont à l’origine d’une inégalité inacceptable dans l’offre pédagogique, toutefois il souligne que la lutte contre ce phénomène ne peut en aucun cas justifier l’instauration de cours de soutien sans associer les enseignants. Avant de conclure, le syndicat appelle les enseignants à rejeter en bloc cette nouvelle «provocation».

Du côté du ministère de l’Education nationale, on affirme que l’opération des cours de soutien qui débutera à travers les établissements scolaires des wilayas du nord du pays à partir de la première semaine des vacances d’hiver, prévues pour le 21 décembre, a été décidée dans le seul but d’améliorer le niveau des élèves candidats à l’examen du baccalauréat session 2007. L’opération consiste à assurer des cours de soutien dans les matières principales de chaque branche, durant les après-midi du lundi et du jeudi, à raison de 6 heures par semaine, en plus de deux heures par semaine au cours de la première semaine des vacances d’hiver et de printemps. Les cours seront assurés par des enseignants des classes de terminale, et ce, selon les moyens disponibles au niveau des établissements scolaires.

Concernant la rémunération des heures supplémentaires, le ministère compte sur l’éventuelle contribution des associations des parents d’élèves pour couvrir les frais des enseignants, outre la contribution des Assemblées populaires de wilaya (APW) et du ministère de l’Emploi et de la Solidarité nationale qui devra dégager de nouveaux postes dans le cadre des contrats de pré-emploi.




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