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Le choix de la raison!



Le choix de la raison!
Quatre ans après la «Révolution du Jasmin» - qui induisit ledit «Printemps arabe» le 17 décembre 2010 - les Tunisiens sont sur le point de clôturer ce douloureux chapitre de leur histoire par l'élection du premier magistrat du pays. Les Tunisiens qui sortent d'une difficile transition - encore, voire toujours, menacée par les intimidations des groupes jihadistes - sont appelés à faire le choix de la raison. Certes, l'électorat tunisien donne l'impression en portant ses voix sur deux «vieux chevaux de retour» - Beji Caïd Essebsi - plus ou moins compromis avec les anciens régimes autoritaires de Habib Bourguiba et Zine El Abidine Ben Ali - et Mohamed Moncef Marzouki - soupçonné d'accointance avec les islamistes - de n'avoir pas eu réellement l'embarras face à une pléthore (27) de candidats plus ou moins inconnus et/ou novices en politique. En effet, malgré le handicap d'avoir une longue carrière politique derrière eux - voire à cause de cela - Caïd Essebsi (88 ans) et Marzouki (70 ans) présentent des états de service autrement plus rassurants. Dans ce contexte, et au regard de la composante de l'Assemblée des représentants du peuple (ARP, Parlement élu en octobre dernier dominé par le parti Nidaa Tounès qui y est majoritaire) il est évident que le candidat Beji Caïd Essebsi a de fortes chances - il est d'ailleurs largement favori - de remporter une présidence aussi symbolique que prestigieuse. En effet, symbolique du fait que la nouvelle Constitution tunisienne, afin de prévenir tout retour à un pouvoir personnel et autoritaire, a largement réduit les pouvoirs du chef de l'Etat, pouvoirs désormais alloués au Premier ministre. La logique veut donc que le candidat du parti majoritaire, Beji Caïd Essebsi, sorte vainqueur d'un duel qui a largement marqué les deux tours de la présidentielle tunisienne, renvoyant dans les limbes de l'anonymat leurs adversaires. Un duel qui s'est personnalisé au point d'envenimer une campagne électorale par ailleurs correcte quoique parfois houleuse. C'est dire que le choix d'aujourd'hui doit être celui de la raison pour les Tunisiens qui ont, auront, à reconstruire leur pays miné par des années de dictature et d'instabilité économique et sociale. La Tunisie avait réussi en octobre son pari de se donner une Assemblée nationale homogène, il lui faut maintenant conclure par la dotation du pays d'un président en phase avec le Parlement. Et puis, il y a désormais l'urgence de se remettre au travail d'autant plus que les problèmes qui ont induit la «Révolution» de 2010 sont en suspens et demeurent entiers. Aussi, il y a encore la formation d'un gouvernement en attente de l'achèvement du processus électoral et de l'installation des nouvelles institutions de l'Etat. Le fait est que, eu égard aux dispositions de la loi fondamentale tunisienne, le nom du vainqueur importe peu dès lors qu'il appartiendra au parti majoritaire, Nidaa Tounès de M. Caïd Essebsi, de former le nouveau gouvernement. Aussi, une cohabitation avec Nidaa Tounès et l'ARP risque d'être fort improbable pour Moncef Marzouki, d'où ses chances réduites d'accéder à nouveau au Palais de Carthage. Dès lors, la Tunisie - la page électorale fermée - devra s'atteler à mettre en place un gouvernement suffisamment fort pour s'attaquer aux multiples problèmes qui minent le pays: réduction du chômage, (ré)industrialiser le Sud, sécuriser le pays (lutte contre le terrorisme jihadiste) donner leur chance aux jeunes Tunisiens de se réaliser. Il faut donc se garder de certitudes éphémères alors que les Tunisiens sont appelés à (re)construire ensemble le pays. C'est en fait le challenge du nouveau président qui aura à conduire la Tunisie sur la route du succès et vers un avenir meilleur.







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