Algérie

Le chiffre du Cinquantenaire



Le chiffre du Cinquantenaire
Nos recettes en devises dépendent à 98% des hydrocarbures. Autant dire que notre économie est quasi dépendante du pétrole et du gaz. En d'autres termes, nous sommes réduits à des bouches, grand-ouvertes, qui se nourrissent chèrement, très chèrement même. Nos bras, trop courts, n'arrivent à nous procurer que les 2% restants de nos exportations. Voilà donc un sujet de fierté, de quoi garder la tête haute et fêter notre Cinquantenaire, pendant toute une année en plus...
A entendre certains de nos gouvernants, on jurerait qu'ils sont irresponsables. Qu'ils ne comprennent pas ce qui se passe ou alors qu'ils sont locataires dans ce pays. Mais comment donc est-ce possible de vouloir faire la fête pendant un an' Et pourquoi donc' Ces gouvernants, savent-ils qu'ils sont en train de dilapider l'argent du peuple' D'où tirent-ils donc cette légitimité à détruire sciemment la richesse du pays et l'espoir du peuple' Une indépendance est une indépendance et aucun pays au monde n'a eu l'idée de faire ce que nous faisons... C'est d'ailleurs ce qui explique, très simplement, pourquoi notre survie, en tant que pays et en tant qu'économie, dépend des hydrocarbures. Finalement, le ridicule ne tue pas parce que, à lui seul, cet état de choses aurait dû faire disparaître à jamais et le système qui nous a gouvernés, et le régime qui lui a servi de support et, bien entendu, ceux qui ont veillé à la pérennité de l'un et de l'autre. Tous les bilans des dernières cinquante années peuvent être discutables. On y trouvera toujours quelque chose à redire, exception faite de ce chiffre de 98% qui, à lui seul, résulte de quatre choses essentielles: la philosophie de nos gouvernants, leur incompétence, leur manque d'éthique et leur absence de responsabilité.
Comme il n'y a pas de gestion sans philosophie, il faut en convenir que, derrière toute mauvaise gestion, il y a toujours une mauvaise philosophie lorsqu'il ne s'agit pas carrément d'absence de cette dernière.
En arriver à faire dépendre l'économie nationale presqu'entièrement des hydrocarbures, est la résultante la plus frappante autant que la plus catastrophique d'une ère qui a duré cinquante ans tout de même.
Et cette situation est aussi révélatrice de l'incompétence caractérisée de ceux qui ont présidé à la destinée du pays et qui ont eu pour tâche de gérer la chose publique.
Nos ressources sont exploitées de manière irresponsable parce que, à côté de cela, nos bras demeurent cassés.
Certes on peut tout dire mais si nous en sommes là c'est parce que rien n'a été fait pour valoriser le travail. Tant qu'il y a du pétrole, ils peuvent tout contrôler... A croire qu'ils ont oublié les années 1990 où même El Gueddafi nous prêtait après de dégradantes insultes...
On ne peut pas construire un pays en se contentant de manger. On ne peut pas bâtir une économie en comptant sur l'importation. On ne peut pas gouverner un peuple et un pays en mettant la main, chaque matin, dans le puits de pétrole pour en tirer le pactole du jour ou, si l'on veut, l'argent de poche du peuple pour la journée.
Ceux qui ont gouverné le pays ont tous parlé de stratégies et de plans. Ils ont déballé des chiffres et des pourcentages. Mais, à vrai dire, exception faite de la période de Boumediene, aucune stratégie digne de ce nom n'a été mise en place. Il en est de même pour les plans et les programmes... Rien de sérieux... Rien que des chiffres, faux pour la plupart, sans articulation et encore moins de signification.
L'aspect qualitatif est inexistant et seule la quantité est mise au- devant. Des milliers d'étudiants sans doute mais on omet toujours de parler de leurs connaissances.
On rappelle qu'on a formé des milliers de diplômés et l'on oublie de mentionner la qualité de leurs diplômes.
On a même pondu un plan pour l'emploi des jeunes et l'on a construit des milliers de «locaux» juste bons à ne jamais être occupés parce qu'ils ne servent absolument à rien. Il suffit pour s'en convaincre de regarder, à l'extérieur de chaque ville et chaque village, ces locaux qui restent fermés depuis des années. Un véritable gaspillage de temps et de ressources que seule l'incompétence peut provoquer.
Faire preuve de tant d'inaptitude et d'un tel manque de philosophie dans la gestion du pays est une double tare qui démontre, si besoin est, le manque de responsabilité à l'égard des gouvernés et pousse à se demander si, finalement, certains gouvernants savent ce que signifie l'éthique car, entre nous, ils auraient dû partir il y a 50 ans!
On aurait sans doute eu d'autres chiffres pour ce Cinquantenaire.
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