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Le cannabis au Parlement marocain



Le cannabis au Parlement marocain
«Le Maroc reste, avec l'Afghanistan, la première source de résine de cannabis au monde, bien que sa production soit en baisse.»«Producteurs marocains de cannabis.» Voilà une dangereuse organisation dont le Palais royal ne s'en cache pas. Elle qui vit sous le parapluie de la classe politique marocaine dont le vieux parti de l'Istiqlal. Ces producteurs de «l'instabilité et de danger». Ces fameux producteurs se sont réunis samedi denier dans le Rif pour discuter du sort à donner à leur récolte et de leur avenir en tant que créateurs de richesse pour le Royaume. Le Parti de l'authenticité et de la modernité (PAM), proche du Palais royal, a fait de la drogue sa cause première et se propose de porter cette «question sensible de la culture du kif» devant le Parlement marocain. En d'autres termes, lui donner un cachet plus qu'officiel. C'est d'ailleurs ce même parti qui a inspiré les cultivateurs de cannabis à se rencontrer à Bab Brerred, dans les montagnes de l'Atlas, au Rif marocain.Dans cette région, le cannabis est cultivé à très grande échelle. La rencontre a regroupé entre 1500 à 2000 agriculteurs spécialisés dans la culture du cannabis. En réalité, le PAM veut légaliser l'usage de la drogue et se donner une assise populaire. Le PAM a été créé en août 2008 par la fusion de cinq petits partis politiques proches du Palais. Le principal initiateur de ce rapprochement est Fouad Ali Al Himma, ancien ministre délégué à l'Intérieur, et proche d'entre les proches de Mohammed VI avec lequel il avait fait ses études au Collège royal de Casablanca. Mais le PAM n'a pas seulement séduit les cultivateurs, mais également le vieux parti de l'Istiqlal qui, lui aussi, s'est «joint» aux promoteurs de cette organisation avec comme objectif de porter le dossier de la culture du cannabis devant le Parlement. Il s'agit de trouver des débouchés à une filière qui fait vivre plus de 96 000 familles marocaines. Pour les chiffres, le ministère marocain de l'Intérieur ne s'en cache même pas: près de 48.000 agriculteurs versés dans la culture vivent dans les montagnes du Rif, entre Nador, Koutama et El Hoceima. Selon le rapport annuel de l'Organe international de contrôle des stupéfiants (Oics), le Maroc reste, avec l'Afghanistan, la première source mondiale de résine de cannabis.Cette distinction n'est pas nouvelle pour le Maroc. Avec une production annuelle évaluée par les Nations unies à 38.000 tonnes, le Maroc est depuis 13 ans, le premier producteur mondial de résine de cannabis. «Du cannabis est cultivé et saisi dans presque tous les pays d'Afrique. Le Maroc reste, avec l'Afghanistan, la première source de résine de cannabis au monde, bien que sa production soit en baisse.» Le même constat a été fait par l'Organisation des Nations unies contre le crime et la drogue (Onudc). Cet organisme onusien considère lui aussi, le Maroc comme le premier producteur de cannabis au monde, devant l'Afghanistan. La superficie réservée à la culture du cannabis au Maroc serait de 72.000 hectares, outre les lopins de terre isolés dans les montagnes, non recensées. La superficie cultivée pour le cannabis au Maroc varie autour d'une moyenne de 140.000 hectares, selon L'Economiste pour une production d'environ 7000 tonnes dont plus de 80% destinés à l'exportation, notamment vers l'Espagne et la France. Les réseaux de trafiquants en tirent un chiffre d'affaires annuel de plus de 12 milliards d'euros, quand les cultivateurs ne «récoltent» que 2000 dollars par an comme salaire brut. Globalement, l'Onudc établit à un peu plus de 600 millions de dollars le revenu global annuel de la production de cannabis par les agriculteurs marocains.


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