Algérie

Le Canard enchaîné et les « Mamours pour Alger »



« A la fin mars 2004, l?ambassade de France à Alger adressait un message à l?Elysée qui a fort déplu à Chirac. Le nouvel ambassadeur de Russie, Vladimir Titorenko, venait de révéler à son homologue français « la présence d?au moins une bonne vingtaine d?experts militaires américains commandés par un général deux étoiles et cantonnés à quelque 350 km d?Alger ». Leur mission : « Préparer d?éventuelles opérations d?appareils gros porteurs américains lors de missions militaires en Afrique ou au Moyen-Orient. » Cette « facilité » accordée secrètement à des militaires US a sans doute provoqué une réflexion accélérée de l?Elysée sur un projet de coopération avec Alger. D?autant que les Américains sont déjà très actifs dans ce pays ami, et pas seulement pour son pétrole et son gaz. Le 15 avril dernier, en visite à Alger, deux semaines après avoir lu ce message alarmant, Chirac, qui adore Bouteflika, lui déclarait vouloir mettre en chantier un accord en matière de défense. Depuis août 2002, le gouvernement et ses généraux sont en effet demandeurs. D?où une réflexion à Paris sur un volet industriel, une coopération militaire, un échange d?informations « classifiées », c?est-à-dire secrètes, que revendiquent les généraux de Bouteflika. Au risque de les voir réclamer des informations sur leurs opposants présents en France, comme cela s?est déjà produit. L?ambition de l?Elysée est de réagir rapidement désormais, voire d?aller plus vite que les Américains, que pareil accord intéresserait sans doute. Michel Barnier doit donc se rendre à Alger, les 12 et 13 juillet, puis Michèle Alliot-Marie, ministre de la Défense, y sera trois jours plus tard après avoir pris ses consignes à l?Elysée, lors d?un Conseil restreint consacré à ce projet d?accord. Seule difficulté, mais on peut faire confiance aux experts en Constitution, un tel engagement en matière de défense suppose, selon l?Elysée, une autorisation de l?Assemblée, voire du Parlement. D?où l?idée d?« exclure » certaines dispositions juridiques dans « le domaine de l?armement » et sur le « statut » des militaires concernés par cette coopération afin d?éviter un débat public. Face à une opposition de gauche, voire UDF, capable de déclarer inconvenant de s?acoquiner ainsi avec un régime trop militaire pour être honnête. »



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