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Le chef d'Etat ne pourra pas reporter l'élection
à partir d'aujourd'hui la crise du pays a définitivement quitté le cadre constitutionnel. L'échec cuisant d'Abdelkader Bensalah pourrait l'amener à démissionner.
En trois mois, l'Algérie aura tout vu et tout vécu: une révolution pacifique, une élection reportée, un président qui démissionne, de hauts fonctionnaires en prison et même une présidentielle... sans candidats. Celle prévue le 4 juillet prochain. Ainsi ce qui devait arriver arriva.
La présidentielle sera annulée. L'annonce interviendrait en toute vraisemblance aujourd'hui après le constat de l'absence de toute candidature. Il fallait bien s'y attendre. Le peuple a exprimé son rejet absolu de toute élection qui sera organisée par des figures de l'ancien système. Malgré cette réalité, le département de Noureddine Bedoui s'est égosillé vainement à répéter que 77 lettres d'intention dont trois de chefs de partis politiques avaient été déposées par les postulants à la candidature à l'élection présidentielle du 4 juillet prochain. Une mascarade, rien de plus, puisque les candidats sont d'illustres inconnus qui cherchaient peut-être juste à avoir leur nom sur une liste de candidature pour une présidentielle! C'est le cas de le dire puisque, hier, et alors que le délai de dépôt des dossiers de candidatures a pris fin à minuit, on ne s'est pas bousculé au portillon du Conseil constitutionnel. Mieux, cette institution a été désertée. Une situation inédite dans l'histoire de l'Algérie qui se retrouve ainsi bien enlisée dans un statu quo. Il n'y a aucun article de loi qui prévoit une situation pareille. Que faire alors' A cette question, Ahmed Gaïd Salah, le chef d'état-major a-t-il une réponse' Lui, qui tient au respect de la Constitution comme aux prunelles de ses yeux, il doit savoir qu'à partir d'aujourd'hui la crise du pays a définitivement quitté le cadre constitutionnel, sauf si par miracle, Bensalah arrive à tenir une élection avant de quitter le pouvoir le 9 juillet prochain. Mais en ce qui concerne sa convocation pour le 4 juillet, celle-ci est caduque car la loi est claire: les candidats ont 45 jours pour déposer leurs dossiers. Autrement dit pour tout nouveau rendez-vous électoral, il faudra une nouvelle convocation. Abdelkader Bensalah, le chef d'Etat dont l'intérim constitutionnel prend fin le 9 juillet ne pourra pas reporter l'élection ou du moins en le faisant, il ne pourra plus la superviser étant dans l'obligation de quitter son poste, dans le strict respect de la Constitution. Il pourra même décider de démissionner après l'échec cuisant qu'il vient de subir en n'honorant pas la mission principale pour laquelle il occupe le poste de chef d'Etat. Celle bien évidemment d'organiser une élection présidentielle. Noureddine Bedoui et l'ensemble du gouvernement pourront également quitter leurs fonctions n'étant plus tenus de respecter l'article 102 ni le 104 de la Constitution du moment que les délais de 3 mois d'intérim après la démission d'un président n'étant pas respectés. Une fois l'Algérie sans chef d'Etat que décidera Ahmed Gaïd Salah, le chef d'orchestre actuel de la vie politique' Lundi dernier, il parlait encore de la nécessité d'aller aux urnes affichant sa détermination d'aller au bout de sa logique. Aujourd'hui la donne a changé, va-t-il enfin accepter de laisser le peuple choisir ceux dont il a confiance afin de composer l'institution qui mènera une période de transition durant laquelle sera organisée l'élection d'un nouveau président' Ce serait la deuxième grande victoire pour la rue qui a déjà fait tomber à l'eau le cinquième mandat.
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