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Le calme revient mais...




Le calme revient mais...
Une rue piétonne à GhardaïaLes Mozabites qui ont enduré beaucoup de souffrances ces derniers mois craignent que la situation revienne à la case départ.Après de longues journées d'affrontements et de tension durant les deux premières semaines du mois de Ramadhan, le calme semble revenir ces derniers jours à Ghardaïa. Mais attention! Ce calme est précaire car les séquelles des violences sont toujours vivaces alors que la peur hante encore l'esprit des Mozabites qui ont vu leurs foyers et commerces partir en fumée.Selon des sources locales, les affrontements qui ont opposé les Mozabites aux forces de sécurité d'un côté et aux Chaâmbas de l'autre risquent de reprendre à tout moment. «On ne peut pas parler de calme pour le moment. Ce dimanche (avant-hier, Ndlr), un cocktail Molotov a été lancé contre un Mozabite sans aucune réaction de la police dont le commissariat est à quelques mètres de la scène», indique Kamel Eddine Fekhar, membre actif de la société civile, joint hier au téléphone.Selon notre interlocuteur, la situation est toujours préoccupante dans la capitale du M'zab où les quartiers mozabites sont toujours occupés par la gendarmerie.Les Mozabites qui ont enduré beaucoup de souffrances ces derniers mois (des centaines de magasins et foyers incendiés, des dizaines de blessés et 11 morts) craignent que la situation revienne à la case départ, d'autant plus que dans les rues de Ghardaïa, la tension demeure. Le climat n'est pas serein. Le ministre de l'Intérieur, Tayeb Belaïz, si prompt à applaudir tout retour temporel du calme reconnaît que le dossier est «sensible et complexe», soutenant qu'il était très difficile de «parvenir à régler un conflit entre frères».Avant-hier au Sénat, M. Belaïz a affirmé que la situation dans la wilaya de Ghardaïa s'achemine graduellement vers la sécurité, la stabilité et la coexistence. Mais ce n'est pas gagné. Pour Kamel Eddine Fekhar, le problème de Ghardaïa est un problème politique sérieux, profond et ancré. Il nécessite une solution politique sérieuse et profonde.Les Mozabites demandent toujours la sécurité, la justice et la sanction des responsables des événements dramatiques.La communauté berbère de Ghardaïa veut des mesures concrètes et durables. Elle a tant enduré qu'elle ne fait plus confiance aux promesses faites jusque-là. Mais l'Etat tente de convaincre et de trouver la solution. Le président Bouteflika aurait demandé des rapports détaillés aux différents services de sécurité présents sur place afin de pouvoir les comparer avant de tenir un Conseil de sécurité consacré à la situation à Ghardaïa. Des représentants de l'Etat se sont déplacés sur place il y a quelques jours pour appliquer la feuille de route élaborée par le ministère de l'Intérieur. Ils y ont rencontré les notables locaux.Dans un communiqué rendu public samedi 19 juillet, le Conseil des notables mozabites des «ksour» de Ghardaïa a fait part d'une rencontre qu'il a eue avec la délégation étatique. Selon ce communiqué, la délégation venue d'Alger a exprimé la «volonté sincère de l'Etat, à trouver des solutions définitives à la crise que vit la vallée du M'zab et mettre, ainsi, fin aux souffrances des citoyens, depuis plus de huit mois». Pour leur part, les représentants des Mozabites ont réitéré «leur attachement à l'Unité nationale, dans le respect du particularisme identitaire de la communauté mozabite». Ils ont demandé l'arrêt immédiat des provocations, en tous genres et le harcèlement physique et moral à l'encontre des Mozabites, y compris dans les médias, sur les réseaux sociaux, les prêches dans les mosquées, les déclarations des formations politiques et de la société civile.Il est également demandé de faire revenir les citoyens chassés de leurs maisons, commerces, ateliers et fermes, dans les plus brefs délais et dédommager, d'une manière juste, toutes les personnes lésées.Le Conseil des notables mozabites a exigé, en outre, de garantir la sécurité, punir les meurtriers et relâcher les innocents.







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