Le bout du tunnel est encore loin

Au vu de la situation conflictuelle au sein de Pipes and Tubes(Ampta) qui dure depuis près de six mois, le dénouement ne semble pas être pour demain au sein d'un climat financier et économique très hostile pour l'Algérie.C'est ce qui ressort du communiqué de presse émanant d'Ampta (Pipes and tubes Algeria) qui, après avoir été confronté à un ultimatum des travailleurs de l'unité d'Ampta, quant à la prise en charge de leurs doléances socioprofessionnelles, ce sont ces mêmes sidérurgistes, aujourd'hui, confrontés à l'ultimatum de leur direction générale, pour une reprise de travail, dictée selon les propositions qu'elle préconise.Dans ce sens, l'assemblée générale a réuni les parties en conflit, les employés de cette unité de production de Pipes and Tubes, filiale d'ArcelorMittal-Annaba et la direction générale de cette dernière, à l'effet de trouver un consensus pouvant satisfaire les deux parties. Aux termes dudit document dont nous détenons une copie, axé notamment sur la proposition de sortie de crise pour ArcelorMittal-Pipes and Tubes ex-TSS, l'assemblée générale des actionnaires de la société ArcelorMittal Pipes and Tubes qui s'est réunie le 28 septembre 2015, a été informée par la direction générale, des détails et de l'évolution de la crise sociale qui secoue la société. Les membres de cette assemblée générale des actionnaires, consciente des efforts accomplis par la direction générale, sensibilisée sur la situation précaire des employés, et dans un souci de régler définitivement ce bras de fer, a donné son aval à une proposition de solution de règlement faite par la direction générale. La proposition objet de cette rencontre s'articule autour de quatre points: la reprise immédiate des activités par l'ensemble des travailleurs pour respecter les décisions de justice et se conformer à la réglementation en vigueur.Puis, l'acceptation d'une trêve sociale d'une durée de 12 mois pour permettre une reprise sans entrave de l'ensemble des activités à l'effet de préparer le développement futur de la société. S'agissant du troisième point, la direction générale, après concertation avec les actionnaires, s'est dite disposée à assurer aux deux représentants des travailleurs licenciés, Lotfi Fareh et Abdelghani Atil en l'occurrence, un poste de travail hors de l'unité Ampta en conformité avec leurs profils professionnels.Le dernier point porte sur les journées non travaillées et n'étant pas rémunérées, la direction générale propose de récupérer ces journées dans le cadre d'un éventuel plan de charge.Notons que ces propositions de règlement viennent d'être faites à l'attention de l'Union de wilaya de l'Ugta et des inspections du travail d'El-Hadjar et de la wilaya d'Annaba, mais considérée surtout comme une ultime solution pour résoudre ce conflit social.Faute de quoi, le recours à l'application stricte des dispositions du règlement intérieur serait inévitable.Dans un entretien téléphonique avec le SG d'Ampta, Lotfi Fareh, la situation demeure au point mort «les propositions de la DG d'Ampta sont inacceptables. Notre transfert vers une autre unité est non négociable, tout autant que la réintégration des travailleurs licenciés ainsi que les journées d'arrêt de travail», a dit notre interlocuteur. Plusieurs employés d'Ampta, contactés par téléphone «s'opposent» au transfert des deux syndicalistes Lotfi Fareh SG de la section syndicale et Abdelghani Atil président du CP.«Nous sommes 350 employés d'Ampta, à soutenir nos deux représentants syndicaux», disent-ils unanimement.Campant sur leur position, les sidérurgistes d'Ampta assurent, au moment où nous mettons sous presse, le service minimum de l'unité.Rappelons que depuis le début du conflit en avril de l'année en cours, la direction générale d'Ampta (Pipes and Tubes Algeria), filiale du groupe Arcelor avait procédé à un licenciement collectif de 27 travailleurs dont, les deux syndicalistes, le SG de la section syndicale d'Ampta et le président du CP (comité de participation) en l'occurrence.