LE BONJOUR DU «SOIR» Précisions

Par Maâmar Farah
J'ai dit, dans mon dernier article sur janvier 1992, que j'avais entendu parler de prévisions faisant état de 60 000 victimes. Avant chaque opération impliquant une réaction violente des antagonistes, et là c'était le terrorisme le plus barbare, on fait des prévisions.
Il est évident que, sur les 200 000 morts, tous ne furent pas victimes du terrorisme et que l'armée en avait tué un certain nombre dans des opérations de ratissage et de poursuite des insurgés. Mais il y avait aussi des dépassements, des exécutions extrajudiciaires, des disparitions, etc. Partout dans le monde, on fait ce genre de prévisions. Ici, il s'agissait de savoir si, pour sauver 30 millions d'Algériens, il fallait affronter ce péril. Seuls les décideurs de l'époque et l'histoire répondront à ces questions. Et certains me disent aussi qu'il n'y a jamais eu ces chiffres et que j'hallucinais ou que, par mégarde, j'ai ajouté un zéro. Mais la moisson de 200 000 vies bilan incontestable, celui-là —, souvent fauchées à la fleur de l'âge, continuera de nous interpeller tous ! Elle nous dit : «Ne recommencez surtout pas !»
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«Ton frère te mâchera, mais il ne pourrait t'avaler.»