Le Bonjour du «Soir»

Par Maâmar FarahSi vous avez été devant votre téléviseur, ce mardi 8 juillet 2014 entre 21 heures et 23 heures, dites-vous que vous avez vécu un moment capital de l'histoire du football mondial, plein de ces épisodes qui marqueront à jamais le long parcours de la balle ronde. Cette nuit-là , la légende brésilienne forte d'une présence remarquable d'un demi-siècle, s'est écroulée devant les yeux ahuris des supporters locaux et de milliards de téléspectateurs. Cette nuit-là , seul Berlin et quelques amoureux de la Nationalmannschaft faisaient la fête et leurs cris de joie contrastaient terriblement avec le pesant silence qui s'était abattu sur la planète.C'est que le Brésil a représenté la perfection dans le football. Le sport roi a beaucoup appris de ces artistes incomparables qui ont enflammé les stades par leurs dribles déroutants, leurs fresques collectives éclatantes de talent et d'altruisme, leur générosité dans l'effort, leur enthousiasme dans le jeu et leur facilité à marquer des buts. Mais le Brésil représente beaucoup plus que cela : dans un monde dominé par les puissants, les succès des enfants des favelas donnaient bonheur et fierté aux damnés de la terre. Ce traumatisme marquera les esprits encore plus que le drame du Maracana de 1950. Mais cette année-là , un enfant âgé de 9 ans sanglotait aussi devant sa radio. Il s'appelait Pelé. Alors peut-être que parmi tous ces mèmes inconsolables, dont les larmes gonflent l'Amazone, un nouveau Pelé n'est-il pas en train de rêver à la résurrection ' Il sait que le grand Brésil n'est tombé que pour mieux se relever.Il sait que la légende sera au rendez-vous quand il tirera son dernier penalty et qu'il quittera les plages de Copacabana et leur terrain sablonneux pour la route de la gloire...