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Le beau est un démultiplicateur économique


Le beau est un démultiplicateur économique
L'opéra ne fait pas qu'irriguer de bienfaits l'âme des festivaliers, il apporte beaucoup à l'économie régionale.Le festival d'Aix-en-Provence a décroché en avril dernier un Award à Londres qui le plaçait comme le meilleur festival au monde en 2013. C'est parce qu'on a eu «un grand écho. Des projets ambitieux qui allaient à la rencontre du public, avec une émotion vive», nous dit Alain Perroux, conseiller artistique de la manifestation.Il met en avant le modernisme de l'opéra aujourd'hui, malgré la pesanteur des siècles qui paraissent si légers, lorsqu'on jubile sous les envolées lyriques des artistes : «On a des metteurs en scène qui s'adressent au public d'aujourd'hui», nous dit-il : «Il s'agit de travailler sur ce qui touche, avec une histoire très visible, il s'agit de transférer les arguments en les modernisant, sans changer aucune ligne ni note.»A partir de partitions et de livrets anciens, les chanteurs tirent une magnificence actuelle en ouvrant sur des possibilités plus vraisemblables pour le spectateur actuel, qui part avec une idée qu'il peut creuser lui-même, happé qu'il a été tout au long des arias, porté par les étoiles qui brillent au-dessus du théâtre de l'archevêché. «On travaille sur des ?uvres anciennes qu'on réinvente pour un public du XXIe siècle. L'opéra, du coup, est toujours vivant, capable de nous étonner, de nous interroger», explique Alain Perroux.Un euro investi rapporte 3,5 euros à l'economie localePourtant, réussir la gageure de créer un festival aussi beau n'a pas été simple cette année. Comme les autres festivals en France (Avignon, Arles? et les autres), les intermittents, ces précaires de l'univers artistique, ont menacé d'empêcher les spectacles. François Vienne, directeur général adjoint, nous assure qu'il y a «une fragilité de l'édifice culturel. Derrière les intermittents, c'est bien la culture qui est en danger comme nous l'avons écrit au fronton de l'archevêché et du grand théâtre de Provence.»Si toute l'année il y a des permanents qui travaillent pour le festival, à partir du mois de mai il faut des personnes pour la fin de la préparation des spectacles, avec les décors, costumes? et l'installation des infrastructures. «Là, nous avons besoin de gens tout de suite opérationnels. Ces personnes ont des contrats avec nous. Ensuite, ils peuvent avoir d'autres contrats ailleurs. Ces cachets donnent droit à une indemnisation chômage pour les périodes où ils n'ont pas d'activités.»Le régime des intermittents structure le monde culturelC'est ce système que veut réformer l'assurance chômage, modifiant le mode de calcul, d'où la protestation nationale. Pourtant, nous dit M. Vienne, «il ne faut pas regarder la culture comme un secteur dépensier. La culture n'est pas un secteur qui coûte mais un secteur qui crée de la valeur, de l'emploi. En ces temps où on parle de crise économique, la culture est un élément pour accroître la croissance, en créant des emplois qui plus est non délocalisables.»Un festival comme celui d'Aix est «un démultiplicateur économique : un euro investi rapporte 3,5 euros à l'économie locale.» D'ailleurs, indique fièrement François Vienne, «les industries culturelles en France, c'est 3,5% du PIB. Les indicateurs montrent qu'ici la courbe de l'emploi augmente continuellement, alors bien sûr une part provient de subventions, mais c'est de l'argent bien placé dans l'économie, car c'est un facteur de richesse pour le pays.» En temps de crise, ce n'est pas à négliger.


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