Algérie - A la une

Le baril fait de la résistance



L'alliance Opep-non Opep a tout intérêt à ne pas baisser la gardeLes Etats-Unis ont extrait, quotidiennement la semaine dernière, plus de 10 millions de barils, soit 86.000 barils/jour de plus que la semaine précédente, un record absolu depuis 35 ans.
L'or noir n'est cependant pas dans le rouge. Les prix du pétrole ont eu en effet un de ces sursauts d'orgueil dont ils détiennent seuls le secret. Est-ce pour clôturer la semaine en fanfare' La conjoncture ne le laissait pourtant pas penser. Le rapport publié lundi dernier par l'Agence internationale de l'énergie avait de quoi faire planer des inquiétudes concernant le rééquilibrage du marché. Ce qui aurait pour conséquence directe d'affecter à nouveau les prix.
Le bras énergétique de l'Ocde qui défend les intérêts des pays occidentaux consommateurs d'or noir appelle ni plus ni moins à une reprise des investissements pour satisfaire la demande mondiale d'ici 2020. «Comme nous l'avons souligné de manière répétée, la faiblesse des investissements mondiaux reste une source d'inquiétude», a déclaré Fatih Birol, le directeur exécutif de l'agence citée, qui a ajouté dans la foulée: «Il faudra plus d'investissements pour compenser les champs pétroliers en déclin - le monde doit remplacer 3 millions de barils par jour chaque année, l'équivalent de la mer du Nord - tout en faisant face à la croissance robuste de la demande». Selon les statistiques de l'AIE, les Etats-Unis, dont la production est soutenue par l'exploitation des huiles de schiste, vont couvrir à eux seuls 80% de la croissance de la demande sur les trois prochaines années. Le reste viendra du Brésil, du Canada et de la Norvège. Mais il faudra des investissements supplémentaires pour encourager l'offre après 2020, souligne- t-elle dans son rapport. En plus de la production record des USA, le marché devra faire face au regain de vigueur du dollar et aux craintes liées aux barrières douanières défendues par le président américain Donald Trump. Conséquence: le baril de brent de la mer du Nord s'est replié sous les 64 dollars jeudi dernier, alors que le baril de «light sweet crude» se maintenait tout juste au-dessus des 60 dollars à New York. «Le repli des cours est en grande partie lié à la progression du dollar», avait fait remarquer Bart Melek de TD Securities. Les marchés restent par ailleurs «fébriles face aux éventuelles conséquences d'une guerre commerciale entre les Etats-Unis et les autres pays, qui pourrait freiner le commerce mondial et in fine affaiblir la demande en énergie», a -t-il noté.
«La production américaine a augmenté au cours des 21 des dernières 26 semaines et s'établit désormais à peine en dessous de la production russe, premier producteur mondial», a indiqué pour sa part Tamas Varga, analyste chez PVM. Faut-il craindre un plongeon des cours de l'or noir' Les dernières prévisions de Goldman Sachs «balaient» les inquiétudes liées à l'explosion de la production US. «Les perspectives de croissance robuste et le fait que la demande (de brut) tend ces dernières années à accélérer au deuxième trimestre, nous pousse à réitérer notre prévision d'une hausse de la demande mondiale moyenne de 1,85 million de barils par jour en 2018», ont estimé les analystes de la Banque américaine. On ne saura pas si ces propos rassurants sont à l'origine du net rebond des prix. Hier, vers 17h00, heure algérienne, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en mai valait 64,55 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en hausse de 94 cents par rapport à la clôture de jeudi. A New York, le baril de «light sweet crude» pour le contrat d'avril prenait 94 cents à 61,05 dollars. Malgré ce net rebond, les spécialistes restent prudents.
«Les craintes sur le prix du brut continuent de tourner autour de la production américaine de pétrole de schiste, qui alimente les inquiétudes sur la surproduction mondiale», a souligné Lukman Otunuga, analyste chez Fxtm. L'alliance Opep-non Opep qui a décidé de prolonger la baisse de sa production de 1,8 million de barils par jour jusqu'à fin 2018 a tout intérêt à ne pas baisser la garde.



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