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LAKHDAR BRAHIMI à PROPOS DES RÉVOLUTIONS ARABES



Si aux yeux de Lakhdar Brahimi, il est trop tôt pour qualifier de révolutions les évènements qui interviennent dans le monde arabe depuis 2011, il s'est dit confiant s'agissant de l'Algérie?: «Je n'ai pas peur pour l'Algérie, elle est immunisée.»Lyas Hallas - Algérie (Le Soir) - Le diplomate Lakhdar Brahimi a donné hier au Conseil de la nation une conférence sur l'évolution des évènements qui interviennent dans le monde arabe depuis 2011, à commencer par la chute du régime de Ben Ali, puis celui de Moubarak en Egypte et le chaos en Libye et en Syrie.Dans son intervention, l'ancien envoyé spécial du secrétaire général de l'Organisation des nations unies (ONU) pour la Syrie a essayé de faire la part de la vérité, du mirage et du complot dans ce qui se dit au sujet de ces évènements qui inquiètent à plus d'un titre notamment en Algérie où la théorie du complot a beaucoup d'adeptes parmi les élites politiques.Ainsi, Lakhdar Brahimi, et s'il a admis les convoitises dont pourrait faire l'objet l'Algérie, s'est dit confiant. «Je n'ai pas peur pour l'Algérie, elle est immunisée», a-t-il déclaré en réponse à un membre du Conseil de la nation qui s'interrogeait sur les possibilités de voir un complot ourdi de l'extérieur cibler le pays. Il s'est également félicité du chemin parcouru par les Tunisiens pour préserver l'Etat qui, selon lui, disposait d'institutions qui ont assuré sa continuité après la chute du régime de Ben Ali.«Les choses évoluent de façon satisfaisante en Tunisie. Les institutions de l'Etat dont les jalons ont été posés au temps du défunt Bourguiba continuent de fonctionner et les Tunisiens ont montré que les problèmes se règlent par le dialogue», a-t-il estimé en soulignant que la femme tunisienne avait joué un rôle déterminant dans ce processus. Et d'ajouter : «Même le parti islamiste Ennahdha s'est rendu compte du danger que pourrait représenter l'instrumentalisation de la religion dans le jeu politique. Il a engagé sa mue en un parti civil et ce, sur injonction de son leader Ghennouchi qui a appelé à l'occasion du dernier congrès du parti à séparer l'activité prédicatrice du mouvement de l'appareil politique.»Quant à la Syrie, Lakhdar Brahimi, et pour des raisons objectives, a écarté le risque de division du pays. «Je ne vois pas, par exemple, sur quelle partie du territoire vont vivre les chrétiens ou les alaouites. Le risque pour ce pays, si les alliés des Etats-Unis (Turquie, Qatar, Arabie Saoudite) et ceux de la Russie (Iran) ne dépassent pas leurs divergences, est de voir l'Etat disparaître dans un scénario de somalisation où les seigneurs de guerre arrimés à des chapelles étrangères continueront à entretenir le chaos», a-t-il projeté.Le diplomate a souligné que ce ne sont pas les Etats-Unis et la Russie, dont les points de vue sur la question se sont beaucoup rapprochés depuis 2013, mais leurs alliés qui priorisent leurs intérêts au détriment du peuple syrien. Idem pour le Yémen que Lakhdar Brahimi a assimilé à l'Afghanistan?: «Au Yémen vivent des tribus qui ont l'habitude du port d'armes, ils s'entretuent et se réconcilient mais aucun envahisseur ne pourra tenir dans ce pays comme c'était le cas en Afghanistan où ni la Grande-Bretagne, ni l'URSS ni les Etats-Unis n'ont pu assoir leur pouvoir sur le peuple de ce pays».Le diplomate qui n'a pas été prolixe sur la situation en Libye a regretté plutôt que la situation soit le résultat d'une agression organisée par le Président français Sarkozy et son ami Bernard Henri Lévy.
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